Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
L’Avare entre drame intime et comédie sociale à Sartrouville
C’est l’une des pièces de Molière les plus jouées en France et probablement dans le monde. Trois représentations de L’Avare seront données au théâtre de Sartrouville, les mercredi 13, jeudi 14 et vendredi 15 mars.
Pour ses retrouvailles avec Molière, après Les Fourberies de Scapin (1995), Le Misanthrope (2006) et Tartuffe (2014), Benoît Lambert a réuni une troupe brillante avec laquelle il offre une version vive et acérée de L’Avare.
Il signe avec finesse une mise en scène mêlant drame intime et comédie sociale.
Les jeunes générations face à leur destin
Esclave de son avarice, Harpagon ne veut pas laisser ses enfants, Cléante et Élise, jouir de la vie et de son héritage, et passe son temps à cajoler sa cassette.
L’Avare est l’une des pièces du répertoire qui montre avec le plus de lucidité le combat des jeunes générations pour exister face à un monde qui les empêche de choisir leur destin. Benoît Lambert, en passionné de Molière, en connaît bien les enjeux.
Emmanuel Vérité, fidèle compagnon de route et de jeu, incarne toute la complexité du personnage clé, Harpagon, à la fois tragique et grotesque, aussi détestable que banalement humain. Celui à qui on a volé « sa cassette » est le pivot révélateur d’une lutte de classes et de générations, qui déjà sourd au XVIIe siècle.
Drôlerie et férocité
Autour de lui, une troupe d’acteurs et d’actrices et de jeunes provenant de l’école de La Comédie de Saint-Étienne mène le rythme avec joie, drôlerie et férocité.
Tous cisèlent chaque situation, chaque relation d’être à être et donnent à entendre la beauté d’une prose qui n’a rien perdu de son éclat.
■ Mercredi 13 mars à 20 h 30, jeudi 14 mars à 19 h 30 et vendredi 15 mars à 20 h 30, au théâtre de Sartrouville (place Jacques-Brel). Tarifs : de 10 à 25 €. Résa. : theatresartrouville.com