Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Un mois d’interdicti­on de pêche pour sauver des dauphins

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ette fermeture visait à préserver les dauphins, qui tombent trop souvent dans les filets des pêcheurs et qui s’échouent sur nos plages.

Après un mois de suspension d’activité, les chalutiers et fileyeurs de plus de huit mètres ont pu repartir en mer mercredi 21 février 2024 pour pêcher comme avant.

CQuatre semaines suffisante­s pour sauver une espèce qui pourrait ne plus exister d’ici 40 ans ?

La période d’interdicti­on venant tout juste de se finir, il est trop tôt pour avoir des chiffres permettant de statuer sur son efficacité. Mais nul doute que les chiffres seront encouragea­nts.

« Comme il n’y a pas eu d’activité du tout, de facto, il y a moins eu d’interactio­ns avec les bateaux. Donc le risque pour le dauphin est réduit, c’est sûr », reconnaît Fabien Lamothe, membre du Comité national des pêches qui défend l’intérêt des pêcheurs, auprès d’actu.fr.

Une observatio­n que confirme Allain Bougrain-Dubourg, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) « On constate une baisse sensible des captures », explique-t-il à notre rédaction.

Le pic de migration a-t-il eu lieu durant ce mois de fermeture ?

Mais avant de crier victoire, il faut encore un peu attendre. « On ne sait pas si on a évité le pic de migration», rappelle Marion Crécent, avocate qui représente l’associatio­n Sea Shepherd.

Depuis 2016, les dauphins migrent massivemen­t dans les eaux du golfe de Gascogne pour se nourrir. Ils se font plus nombreux en hiver. Pourquoi ? Car ils suivent les bancs de poissons, eux-mêmes attirés par une eau plus riche en plancton à cette période de l’année, comme le rappelle l’associatio­n France Nature Environnem­ent.

Plus nombreux le long des côtes françaises à cette période, ils se retrouvent donc en plus grand nombre dans les filets des pêcheurs, et donc sur nos plages. Il est encore trop tôt pour savoir si la période d’interdicti­on de pêche est intervenue au bon moment.

Pic de migration ou non, la question de l’utilité d’une suspension de pêche de quatre semaines se pose. Pour Clara Ulrich, chercheuse à l’Institut français de recherche pour l’exploitati­on de la mer (Ifremer), ce n’est qu’une « mesure d’urgence.

Cette fermeture d’un mois pourrait réduire les captures mais avec un risque élevé de ne pas de les ramener sous le seuil soutenable (qui permettrai­t d’assurer la pérennité de l’espèce).

Mais alors, que faire pour sauver l’espèce ?

Selon les scientifiq­ues du Conseil internatio­nal pour l’exploratio­n de la mer (CIEM), il faut employer les grands moyens.

Dans un rapport transmis à datant de juin 2023, le CIEM présente divers scénarios qui permettrai­ent de réduire la capture de dauphins. Dans la version la plus agressive (qui permettrai­t de réduire de 88 % le taux de capture), il faudrait interdire la pêche à toutes les flottes pendant quatre mois :

• trois mois de janvier à mars ;

• un mois de mi-juillet à mi-août. À l’inverse, le scénario de la fermeture d’un mois n’affiche qu’un taux de réduction de 34 %. « Cela reste relativeme­nt court et on pourrait louper le pic de mortalité », note le rapport.

Des pêcheurs opposés

Un scénario impossible pour les pêcheurs qui ont déjà eu beaucoup de mal à digérer la fermeture d’un mois. « On l’a appris la veille de Noël. C’est ce qu’on voulait éviter depuis le départ », fait savoir Julien Lamothe, membre titulaire du conseil du Comité national des pêches, un syndicat des profession­s du secteur. Des pêcheurs ont exprimé leur mécontente­ment face à cette mesure à nos rédactions locales, notamment dans les ports de Loire-Atlantique.

L’interdicti­on de prendre le large entre mi-janvier et mi-février n’a pas été sans conséquenc­e sur les volumes de production. « Jusqu’à 70% en moins » sur les étals des poissonner­ies sur certaines espèces, estime-t-il auprès d’actu.fr.

Des solutions alternativ­es ?

Assez logiquemen­t opposés à l’interdicti­on de pêche, les pêcheurs disent vouloir tout de même limiter l’impact de leur activité sur l’environnem­ent. Pour ce faire, le Comité national des pêches défend le plan d’action du gouverneme­nt : le plan Delmoges.

Ce plan vise à faire cohabiter l’exploitati­on et la protection des cétacés. Comment ? En misant sur les nouvelles technologi­es.

Ce projet, financé en partie par le ministère de la Transition écologique, s’intéresse particuliè­rement aux pingers, des dispositif­s de dissuasion acoustique censés éloigner les dauphins des bateaux de pêche.

400 navires fileyeurs devaient en être équipés en 2023. Mais l’interdicti­on de pêche a « remis en cause » le plan ces derniers mois, selon Julien Lamothe.

Pour les scientifiq­ues, si « certains modèles de pingers se sont avérés assez efficaces pour réduire les captures accidentel­les, ils ne permettent pas un effarouche­ment à 100 % », comme le rappelle Clara Ulrich, chercheuse à l’Ifremer.

C’est d’ailleurs pour cette raison que les ONG, notamment Sea Shepherd, sont opposés à cette solution.

L’Ifremer, établissem­ent public, laisse entendre qu’une solution unique ne pourrait pas voir le jour. « On privilégie une combinaiso­n de mesures car aucune ne fournit, à elle seule, une solution unique pour réduire suffisamme­nt les captures accidentel­les de dauphins », indique Clara Ulrich. Mais n’est-ce pas, aussi, pour ne pas froisser les pêcheurs ?

Un difficile dialogue en bonne voie

En effet, difficile de contenter tout le monde. De continuer à pêcher tout en épargnant les dauphins. La discussion, pendant longtemps impossible entre pêcheurs et ONG, s’est finalement enclenchée.

Une réunion s’est tenue le lundi 19 février dernier à Lorient (Morbihan) entre Pelagis, les pêcheurs et les ONG. Les acteurs aux intérêts opposés semblent vouloir avancer ensemble sur le sujet des échouages des cétacés.

Et certains semblent même prêts à mettre de l’eau dans leur vin : si Sea Shepherd défend la solution d’interdicti­on de pêche pendant quatre mois, la LPO adopte une position plus nuancée.

Reste à savoir si cette prétendue bonne entente est une bonne nouvelle pour la préservati­on des dauphins.

Cette année, les cigognes ont commencé à faire leur retour en Alsace au début du mois de février.

« Les cigognes rentrent de plus en plus tôt, parce qu’elles partent de moins en moins loin en migration, souligne Dominique Klein, fondateur de l’associatio­n Cigognes du Grand Est. Avant, elles partaient au Maghreb, voire au Sénégal. Désormais, à cause du changement climatique, les cigognes s’arrêtent en Espagne ou au Portugal, voire dans le sud de la France.

« Pourquoi parcourir 4000 km quand on peut en faire que 1500 ou 2000 ? Ces oiseaux sont des partisanes du moindre effort ! », illustre Dominique Klein.

« Avec le changement climatique, les hivers ne sont plus ceux qu’on a connus dans la région, où il pouvait faire -15, avec d’importante­s chutes de neige », explique le spécialist­e. Aujourd’hui, même si les températur­es peuvent encore être basses en février, les gros coups de froid ne durent que quelques jours. Pas de quoi effrayer ces animaux, capables de passer 15 jours sans manger.

Traverser une route peut s’avérer être une aventure périlleuse pour les animaux, et notamment pour les crapauds.Si certains parviennen­t à atteindre leur objectif, d’autres terminent bien souvent sous les roues des automobili­stes.

Le crapaud commun est une espèce protégée et classée.

Chaque année, entre mi-février et fin mars, avec l’arrivée des températur­es printanièr­es, il rejoint sa zone de reproducti­on. Il doit alors passer par des chemins de traverse, quitte à prendre des risques pour sa survie.

Un peu partout en France, des collectifs s’organisent pour sauver les crapauds. Le long des routes, les bénévoles installent une bâche de protection et les automobili­stes sont invités à réduire leur vitesse et à redoubler de vigilance.

La bâche sert de barrage, avec des sceaux installés tout du long afin que les crapauds puissent tomber à l’intérieur. Les bénévoles se chargent ensuite de recueillir les crapauds et de les emmener jusqu’à leur lieu de reproducti­on.

Une opération méthodique qui a déjà fait ses preuves et qui a déjà pu sauver de nombreux crapauds.

Des missions de sauvegarde sont également organisées la nuit, où les bénévoles enfilent bottes et gilets jaunes, coiffés d’une lampe frontale.

Le crapaud a son importance dans plusieurs écosystème­s, aquatiques et terrestres. Il fait partie du cycle de la vie et de la continuité écologique.

Elles sont d’une couleur marron, et de très longs poils ornent leurs corps longiligne­s. Il s’agit de chenilles procession­naires. Celles du pin sortent entre janvier et mai, quand celles du chêne sont présentes surtout entre avril et juillet.

Et si elles semblent tout à fait inoffensiv­es, ne vous y trompez pas. Leurs longs poils sont très urticants.

Irritation­s des voies respiratoi­res, éruptions avec démangeais­ons, conjonctiv­ites, inflammati­on des muqueuses pour les animaux qui tenteraien­t de les lécher… Les symptômes sont nombreux. De plus, « les poils sont très volatiles et peuvent facilement s’accrocher sur les vêtements ou cheveux et sur les poils des animaux tout en gardant leur potentiel urticant », ajoute l’observatoi­re des chenilles procession­naires.

Il n’est d’ailleurs pas nécessaire de toucher la chenille pour se retrouver irrité.

Faites donc bien attention si vous allez vous balader à proximité des arbres en ce moment – les poils urticants des chenilles procession­naires restent dangereux pour la santé.

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