Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Les Chaises d’Ionesco au Théâtre Montansier

- • Florie CEDOLIN

e Théâtre Montansier de Versailles présente les 26, 27 et 28 mars la pièce Les Chaises, d’Eugène Ionesco, mise en scène par Thierry Harcourt. A l’affiche de cette oeuvre écrite en 1951, deux comédiens : Frédérique Tirmont et Bernard Crombey.

Ce dernier habite d’ailleurs à quelques pas du Montansier, à Versailles, où il a aussi créé sa compagnie, Macartan, il y a une vingtaine d’années. Avec elle, il avait d’ailleurs créé au festival off d’Avignon la pièce Moto Bécane, jouée pendant plus de 10 ans devant près de 35000 spectateur­s. « Un record absolu ! »

LJouer Ionesco, une première

Pour l’acteur Bernard Crombey, c’est une première de jouer du Ionesco. « J’ai toujours été fan. Lorsque j’ai commencé les cours au conservato­ire, j’avais reçu le prix de la comédie pour mon rôle dans La leçon. C’était il y a 50 ans ! » Depuis, l’acteur n’avait pas joué dans une autre pièce de l’auteur franco-roumain. « Il faut parfois que cela vous tombe dessus au bon moment », sourit-il.

Sur propositio­n du metteur en scène Thierry Harcourt, il partage donc l’affiche des Chaises avec Frédérique Tirmont. « Nous étions dans la même classe au conservato­ire, il y a aussi 50 ans », s’amuse le comédien.

Les deux acteurs endossent le rôle d’un couple uni dans un quotidien d’ennui et de frustratio­ns. Mais ils décident de recevoir, comme une ultime fête, se retrouvent face à la foule invisible et se redécouvre­nt. « La pièce est amenée sur le plan de l’humain. C’est l’histoire d’amour de ces deux vieux qui sont seuls, résume Bernard

Crombey. Ils inventent leur vie chaque jour, se racontent l’histoire de rencontres, leur vie passée avec tous leurs amis, pour que cet espacetemp­s entre la vie et la mort n’existe plus. On rit de cette absurdité. »

Le rythme est primordial dans toute forme de théâtre et celui de cette pièce est frénétique. C’est l’énergie du désespoir, tel le tourbillon des arrivées des invités et de toutes ces chaises vides, qui s’ajoutent toujours et encore à la solitude de ce couple et de leur parole perdue pour toujours.

Un quotidien d’ennui

Cette partition de jeu est quasi musicale et demande une dextérité technique particuliè­re. Une histoire pleine de couleurs, passant sans arrêt de la comédie pure à la tragédie qui rencontre un franc succès depuis ses débuts au théâtre du Lucernaire à Paris.

■ Les Chaises, mardi 26, mercredi 27 et jeudi 28 mars à 20 h 30 au Théâtre Montansier de Versailles.

Tarifs : 15 à 32 €. Rens. : www.theatremon­tansier.com

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