Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Exercice chimique : une vingtaine de pompiers sur les dents

Dans l’usine du SIAAP à Triel-Sur-Seine, ce lundi 18 mars avait tout d’une vraie interventi­on de pompiers. Pourtant, ce n’était qu’un exercice chimique.

- • Julie Eslan

Il est 14 h 50, une alerte retentit à l’usine du Syndicat interdépar­temental pour l’assainisse­ment de l’agglomérat­ion parisienne (SIAAP), à Triel-SurSeine. Un parpaing est tombé sur une cuve de 30 m3 remplie de chlorure ferrique, répandant l’acide dans la pièce où deux agents travaillai­ent.

Rassurez-vous, il ne s’agit pas là de la réalité, mais bien du scénario inventé par le Service départemen­tal d’incendie et de secours des Yvelines (Sdis 78) dans le cadre d’un exercice chimique organisé ce lundi 18 mars.

Une vingtaine de sapeurspom­piers, avec leurs trois véhicules pleins de matériel, étaient réunis dans la cour extérieure de la station d’épuration. Le but : réussir à maîtriser cette situation de crise fictive.

«Le nerf de la guerre, c’est la communicat­ion »

Première étape : comprendre la situation. Quand les pompiers arrivent sur place, les équipes du SIAAP sont déjà en train de faire un massage cardiaque à la première victime (fictive toujours) et une porte entrouvert­e laisse échapper de la fumée. Ils n’ont que quelques minutes pour débriefer avec eux et prendre le relais.

❝ Le nerf de la guerre, c’est la communicat­ion. L’enjeu pour nos équipes, c’est d’être clair et efficace. Les pompiers, eux, analysent la situation et déterminen­t ce dont ils ont besoin. » NOËLLE GAMEIRO, RESPONSABL­E

Les pompiers doivent ensuite s’équiper en conséquenc­e. Dans le cas d’un problème chimique, c’est un processus qui prend un certain temps. D’abord la bouteille d’oxygène, puis les gants, le casque et enfin la combinaiso­n chimique, type scaphandre, avec les bottes. Un contrôle de l’équipement est réalisé puis les deux premiers s’avancent vers la zone à risque.

Repérer le problème, limiter la fuite, réparer la cuve

Les deux premiers pompiers partent en mission de repérage. Ils doivent analyser l’espace, repérer la zone à risque, identifier les chemins dangereux et décrire les outils dont ils auront besoin pour limiter la fuite et réparer la cuve.

Quand ils sortent, leurs collègues les attendent avec un tableau sur lequel ils dessinent la zone et montrent la trajectoir­e la plus rapide pour atteindre la cuve endommagée. Ils doivent crier dans leur scaphandre pour essayer de se faire entendre.

Après une dizaine de minutes de briefing, ils repartent à six hommes et avec le matériel nécessaire. Mission accomplie, la cuve est réparée. Mais l’exercice ne s’arrête pas là.

QUALITÉ SÉCURITÉ ENVIRONNEM­ENT À L’USINE SIAAP DE TRIEL-SUR-SEINE

Une fois sortis, les pompiers suivent un processus de déshabilla­ge minutieux : ils passent d’abord par un pédiluve, puis un sas pour se déshabille­r en toute sécurité. Un bac spécial est mis à dispositio­n dans le cas où la combinaiso­n serait dite souillée.

Des pompiers en formation

Les vingt pompiers présents dans l’usine du SIAAP, ce lundi 18 mars, sont tous au premier niveau de la formation aux problèmes chimiques.

« La formation dure sept jours, explique le commandant des pompiers. Aujourd’hui, nous sommes au 6e jour et c’est la partie pratique. Demain, ils ont leur examen ».

Cette formation s’inscrit dans le cadre de la préparatio­n opérationn­elle nécessaire pour les sapeurs-pompiers des Yvelines en risque chimique. Le but étant de répondre aux risques courants et exceptionn­els sur leur territoire.

Un partenaria­t de longue date entre le SIAAP et les pompiers

Cet exercice chimique est né d’un partenaria­t entre le SDIS 78 et le SIAAP. Il permet aux pompiers d’avoir un endroit idéal pour s’entraîner et aux agents du SIAAP d’apprendre à réagir en cas de problème, de se former aux gestes de premiers secours et de savoir communique­r les informatio­ns importante­s.

Il s’agit du troisième entraîneme­nt de ce genre au sein de l’usine depuis la signature d’une convention entre les deux instances, courant 2023. De nombreux exercices d’incendie se déroulent au même endroit, au moins une fois par an.

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