Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Trois postes d’enseignants menacés : ça gronde à l’internat de La Batellerie, une pétition lancée
Parents d’élèves et personnel de l’école régionale du premier degré La Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine militent contre la suppression annoncée de trois postes d’enseignants.
« Postes supprimés, élèves sacrifiés. » « Pas d’économies sur nos enfants.» Ces pancartes ne sont pas passées inaperçues devant l’école régionale du premier degré La Batellerie de Conflans-SainteHonorine, symboliquement située en bord de Seine.
L’origine de cette colère : la suppression de trois postes d’enseignants pour la rentrée de septembre, décidée par la direction académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) des Yvelines.
Des représentants des parents d’élèves et du personnel de l’établissement ont alors créé, ensemble, une page Facebook pour donner plus de visibilité à leur contestation. « Ce compte a été créé pour défendre le bien-être des enfants que nous accueillons et assurer l’avenir de l’internat », expliquent-ils.
Des « pions » à la place des profs
« Depuis plusieurs années déjà, des postes sont systématiquement supprimés : trois postes d’enseignants et celui d’une infirmière l’an dernier par exemple. À chaque fois, nous avons fait au mieux, mais là, trop c’est trop ! », s’insurgent-ils.
«Ces suppressions nous ont obligés à remplacer les enseignants par des assistants d’éducation (AED), nouvelle appellation des “pions”, pendant les nuits des groupes du secondaire à l’internat. Or, cette année, nous devons faire face à un absentéisme hallucinant, sachant que nous ne pouvons même pas les remplacer. Avec les suppressions annoncées, le même système va devoir s’appliquer pour les primaires. Ce qui va être une vraie catastrophe pour nos petits », craignent les parents d’élèves et membres du personnel.
Une appréhension partagée par Laurent Brosse, le maire de Conflans-Sainte-Honorine, qui a annoncé son « total soutien » à l’établissement. «Les enfants, déjà éloignés de leurs parents durant la semaine, ont pourtant plus que jamais besoin d’être accompagnés », insiste l’élu.
« L’an dernier, nous avons fêté les 100 ans de l’internat. Ce fut une vraie réussite, avec même la présence des descendants d’Albert Morillon, le fondateur de l’école. Mais personne de la Dasen… Pour eux, les enfants et le personnel ne sont que des
Le combat des parents d’élèves et du personnel de l’école régionale du premier degré (Erpd) La Batellerie de Conflans contre la suppression annoncée de trois postes d’enseignants s’est intensifié avec la création d’une pétition, le 15 mars. Intitulée «Non à la suppression de postes d’enseignants à l’Erpd », elle a été lancée sur la plateforme Change.org. Relayée par de nombreux Conflanais sur les réseaux sociaux, dont Laurent Brosse, le maire, la pétition a récolté, à l’heure où nous écrivons, 457 signatures.
« Nous avons été sommés de décrocher nos banderoles des grilles de l’internat », glissent, par ailleurs, les membres du collectif de défense des emplois.
❝ « Déjà éloignés de leurs parents, les enfants ont besoin d’être accompagnés » LAURENT BROSSE, maire de Conflans
chiffres »,
ironisent les plaignants.
Pas de réponse de l’académie
Interrogée au sujet des suppressions de postes, la Dasen de l’académie de Versailles n’a pas répondu aux questions.
Créé à l’origine pour les enfants de mariniers, l’internat de l’Erpd a su élargir son public. Il accueille aujourd’hui enfants et adolescents, dont les parents exercent une profession non sédentaire, les
bateliers et forains, ainsi que ceux dont les parents ont des contraintes professionnelles, déplacements fréquents ou horaires de nuit par exemple.
L’Erpd est un internat public, un établissement public local d’enseignement, il est financé par des crédits émanant du Conseil régional d’Île-de-France et du ministère de l’Éducation nationale.
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