Comment les commerçants jugent l’évolution de la ville

«Le centre-ville se meurt. Il y a de plus en plus de restos de merde, de boutiques vides ou d’ongleries. Il manque de la diversité. Les gens vont à Saint-Germain.» Le constat fait par Laurent Araujo, restaurateur de la Chaumière est dur. Mais il est partagé par les commerçants de Poissy.

« Si on veut plus de monde, il faut donner la possibilité aux gens qui viennent faire leur course de retrouver plus d’offres pour ne pas qu’ils déplacent que pour un commerce», explique le gérant d’une charcuterie.

Le stationnement est également largement pointé du doigt par l’ensemble des commerçants. D’une part, le centre-ville est sous-doté et d’autre part, il n’y a même pas de période de gratuité pour favoriser les clients à venir faire des courses rapides.

« Il y a de plus en plus de logements et donc d’habitants et la diversification de l’offre commerciale baisse, renchérit Thomas Chardon, qui tient la librairie du Pincerais depuis 2018. Depuis 2-3 ans, ça m’inquiète davantage. »

«La population a aussi changé en centreville, des personnes avec moins de pouvoir d’achat qui ne peuvent pas venir dans certains commerces », ajoute le traiteur charcutier.

Poissy plus populaire ?

«Poissy a toujours été populaire, mais en 10 ans, ça s’est accentué. On le voit avec les dossiers qu’on a», souligne une agente immobilière. Elle poursuit : « Karl Olive a fait pas mal de choses. Il a fait bouger cette ville, plus qu’avant. Ça a fait connaître Poissy et ça a attiré des gens. On a gagné 8 à 10000 habitants en 15 ans avec les projets à venir. » « On a gagné plutôt 5000 habitants, tempère une autre professionnelle du secteur. Les prix ont beaucoup augmenté même si ça dépend de plusieurs critères. Les maisons ont pris plus de valeur que les appartements. »

Grégory Pouzadoux, gérant des vignes de France, fait de son côté le constat d’une grande mixité et observe la venue d’une clientèle plus aisée. « Je me rappelle, il y a 10 ans, Karl Olive voulait faire un Saint-Germain bis en attirant une clientèle avec un certain pouvoir d’achat et je trouve que ça a fonctionné, explique ce caviste installé depuis 2011. Ma première cave est au Chesnay et quand mon associé m’a parlé de Poissy j’ai d’abord refusé, car il n’y avait pas de potentiel par rapport à la clientèle, mais au final je ne regrette pas, car c’est une de nos affaires qui fonctionnent le mieux. »

Ce dernier pointe néanmoins que « la propreté a diminué. La circulation est une catastrophe avec énormément de transit routier. »

Maxime PIMONT La rue du Général de Gaulle est l’axe commerçant de Poissy.