Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Nouvelle hausse de la taxe foncière : débat houleux au conseil municipal
Après l’augmentation de la part communale de la taxe foncière en 2021 à Andrésy, une nouvelle hausse a été votée lors du conseil municipal.
« Des choix forts et responsables pour garantir l’avenir financier de la Ville. » C’est par ces termes que Lionel Wastl, le maire (Eelv) d’Andrésy, a justifié l’augmentation de la part communale de la taxe foncière, lors du conseil municipal du mercredi 13 mars. « Sans action de notre part, le budget n’est plus équilibré et la commune n’a plus la possibilité de recourir à l’emprunt », a insisté l’élu.
Pour expliquer le manque de recettes, 930000 €, Lionel Wastl a pointé du doigt « la chute des recettes du Département, la réduction du fonds vert (destiné à aider les collectivités territoriales à s’adapter au changement climatique, Ndlr) », mais aussi « la crise immobilière, avec une baisse d’un tiers des droits de mutation », ou encore « une facture énergétique presque doublée (1,1 M€ supplémentaire) et triplée concernant l’électricité depuis 2022 ». Le maire d’Andrésy a également souligné la « très forte inflation et la vétusté des bâtiments municipaux, et les charges importantes des parcs des sports des Cardinettes et Stéphane-Diagana », entre autres.
Bien qu’il trouve cela « regrettable », l’édile a donc choisi de réactiver le levier fiscal en actant une hausse de la part communale de 3,57 points, soit une augmentation de 8,3 %, mais aussi en prévoyant une « rationalisation des produits des services publics ». La Ville a également choisi de baisser ses dépenses de fonctionnement, notamment au niveau « des frais de communication et du transport scolaire, dont le budget est faramineux ; et des prestations liées à l’événementiel », donc les heures supplémentaires induites seront désormais particulièrement surveillées. « Nous devons aussi réduire les dépenses d’équipement et les projets d’investissement, tout en recherchant davantage de subventions », a précisé Lionel Wastl.
Après la précédente hausse des taxes d’impôts locaux (+12,75 %) déjà décidée en 2021 et la création d’une taxe foncière de 6 % pour les 73 communes qui composent la communauté urbaine de Grand Paris Seine et Oise (Gps&o), en 2022, cette décision a fait bondir l’opposition.
« Mauvaise gestion »
« Les excuses du Covid et de la guerre en Ukraine ne suffisent pas. Notre constat est que vous n’avez pas su prendre les décisions qui s’imposaient en fonction desdites crises », a dénoncé l’ancien maire Denis Faist, désormais à la tête du groupe d’opposition Notre parti c’est Andrésy. « Vous avez une certaine facilité à vider les poches des contribuables », a-t-il surenchéri.
Même constat pour Laurence Alavi, ancienne 1re adjointe déléguée aux solidarités, à la famille, à la santé et budget, désormais figure de proue du groupe d’opposition Andrésy Union Citoyenne. « Une hausse du taux communal de la taxe foncière ne peut pas être une variable d’ajustement d’une mauvaise gestion », a-t-elle ironisé. « Une grosse restriction budgétaire des services et une politique de chauffe restrictive auraient dû compenser la hausse des fluides. Le problème, c’est que nous n’avons pas de vision à 3, 5, 10 ou 20 ans pour mettre en place un plan particulier d’intervention (ppi) réalisable et non révisé tous les 3 mois. »
Si les échanges ont été particulièrement tendus, la hausse fiscale a bien été actée.