Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Godzilla x Kong
Qui est le plus fort entre Godzilla et King Kong ? En 2021, le réalisateur Adam Wingard choisissait de ne pas vraiment répondre à la question : si les deux monstres sacrés en venaient bien aux mains, comme annoncé dans le titre, ils finissaient par s’allier contre une autre menace. Et ils remettent aujourd’hui le couvert.
Au sein de la Terre creuse, monde secret qui relie différents points du globe et obéit à ses propres règles, découvert dans l’opus précédent. Et pour venir à bout d’une autre créature.
Que les spectateurs qui ont vu la bande-annonce connaissent déjà, là où les autres devront patienter pendant une bonne heure avant de découvrir son identité, ce qui créé un drôle de déséquilibre dans ce blockbuster dont le concept promet de la destruction massive et des combats titanesques en pagaille… mais préfère s’embarquer dans des tunnels d’exposition. Pourquoi pas, dans l’idée, si cela apporte quelque chose. Mais non.
Malgré quelques ajouts à la mythologie mise en place dans cet univers partagé depuis le Godzilla de 2014, cela ne fait que traîner en longueur, les personnages humains étant trop peu intéressants, à l’exception du nouveau venu joué par Dan Stevens.
Même l’action se révèle décevante, mais il faut reconnaître que les effets spéciaux sont au niveau, ce qui est la moindre des choses. Le plus gros problème, c’est que le metteur en scène semble vouloir faire un film sur King Kong et se retrouve contraint d’intégrer au récit le lézard géant, réduit à un rôle de figurant de luxe qui dort dans le Colisée de Rome et fait un petit tour du monde avant, enfin, de prêter main forte au gorille mythique dans le dernier acte.
Le long métrage s’appelant Godzilla x Kong, il y a donc de quoi se sentir floué quand on compare le résultat à la promesse. Encore plus si on le compare à Godzilla Minus One, long métrage japonais récompensé aux Oscars pour ses effets visuels il y a quelques mois, qui savait mieux capturer le gigantisme que requiert un blockbuster de cet ampleur, et remettait en avant l’aspect symbolique du monstre.
On ne demande pas forcément à celui-ci d’aller aussi loin, mais au moins de bien faire les choses.