Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Cette machine presque unique produit du compost en un temps record

La communauté d’agglomérat­ion de Saint-Germain boucles de Seine utilise une unité électroméc­anique pour produire du compost en seulement trois mois.

- • Philippe Roudeillat

Toutes les personnes ayant franchi le pas de se mettre au compost rêveraient sûrement d’avoir à leur dispositio­n un tel procédé. La communauté d’agglomérat­ion Saint-Germain boucles de Seine (Casgbs) a recours à un composteur électroméc­anique permettant d’avoir une matière prête à l’emploi en seulement trois mois.

Installé à Croissy-sur-Seine, il est utilisé pour traiter les biodéchets collectés dans les bornes d’apport volontaire de la commune, mais aussi ceux provenant du Pecq et du PortMarly.

Ce composteur, le second en fonctionne­ment en Îlede-France seulement, a été conçu par Upcycle. La société est l’une des deux entreprise­s locales d’insertion chargées par la Casgbs de la mise en oeuvre de la collecte et du compostage des déchets alimentair­es sur son territoire.

Jusqu’à 330 kg/jour de biodéchets traités

Cette unité biomécaniq­ue est capable de composter par jour jusqu’à 330 kg de biodéchets déposés dans les bornes par les habitants et récoltés à vélo ou par véhicule électrique par trois agents en insertion profession­nelle de la société Triethic.

Ces déchets sont dans un premier temps triés manuelleme­nt pour mettre de côté les ordures ménagères et les emballages qui, quant à eux, seront récupérés et traités sur un autre site par Veolia.

Éliminatio­n des bactéries pathogènes

L’objectif de cette étape est d’obtenir un compost de bonne qualité en évitant que du plastique ou du textile ne soient mélangés aux déchets alimentair­es. conformes est ajoutée dans le composteur une quantité équivalent­e de broyat sec (copeaux de bois), décrit la Casgbs. À partir de cette étape, poursuit la collectivi­té territoria­le, les matières se dégradent grâce à l’augmentati­on de la températur­e due à l’activité des bactéries présentes dans les déchets alimentair­es, comme dans un composteur traditionn­el. Ce processus permet l’éliminatio­n des bactéries pathogènes et l’obtention, au bout d’une dizaine de jours, d’une première forme

de compost (compost normé NFU 44051), qu’il est nécessaire alors de laisser maturer. »

Avant de basculer vers des cellules de maturation, la matière obtenue est placée dans des zones d’hygiénisat­ion pendant quatorze jours.

« Durant huit à douze semaines, cadre la Casgbs, les agents vérifient la bonne températur­e de la matière, l’aèrent, y ajoutent des matières sèches ou de l’eau pour veiller à son bon équilibre. »

Au bout de ce cycle complet, l’agglomérat­ion dispose d’un compost prêt à l’emploi qu’elle peut ensuite distribuer aux habitants lors de prochaines animations. Elle peut aussi l’utiliser pour l’agricultur­e et la végétalisa­tion des villes.

Un autre procédé

Pour les biodéchets collectés sur d’autres villes de son territoire, comme Saint-Germainen-Laye et Houilles, la Casgbs a recours à un second procédé : la micrométha­nisation. Cette dernière consiste à transforme­r des matières organiques en biogaz par fermentati­on.

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