Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
L’opposition dénonce des manquements dans la gestion communale
Lors du vote du budget, le 2 avril, l’opposition a vivement critiqué la gestion des finances de la ville par la majorité. Le maire, Julien Chambon, a défendu son action et ses investissements.
Le 2 avril était jour de vote du budget primitif 2024 à Houilles. En séance du conseil municipal, l’opposition s’est montrée très critique vis-à-vis de la gestion des deniers communaux.
Avant cela, comme l’avait suggéré le Rapport d’orientation budgétaire (Rob), un mois plus tôt, le taux d’imposition n’augmentera pas cette année. En revanche, les valeurs locatives cadastrales (niveau de loyer annuel théorique qu’une propriété pourrait produire si elle était louée), qui servent de base au calcul de l’impôt, décidées par l’État, vont bondir de 3,9 %. Ce qui fera un apport en plus dans les caisses de la ville prévue à 32,6 M€ cette année.
Les investissements sont, eux, les mêmes que lors du Rob, présentés dans notre édition du 6 mars 2024.
L’ancien élu de la majorité est monté au créneau
La plus longue critique a été du fait de Christophe Héraud, ancien élu de la majorité, basculé dans l’opposition, qui a estimé que les finances de la municipalité se sont « dégradées. Par rapport à 2023, les dépenses de gestion augmentent de 4,4 % et les recettes de gestion baissent de 1,2 %. […] La masse salariale augmente, liée à l’inflation, mais aussi aux turnovers des agents communaux que vous ne maitrisez pas. On observe que le salaire moyen des cadres a augmenté de 11 % en 2 ans, bien au-dessus des mesures salariales que vous aviez prises. Vous continuez d’augmenter les dépenses de communication et d’événementiel qui devraient frôler les 800 000 € en 2024 contre moitié moins à votre arrivée. »
Le conseiller d’opposition accuse la majorité de présenter un budget « opaque » en utilisant « trois stratagèmes pour masquer votre mauvaise gestion. Vous faites le brouillard sur vos contraintes budgétaires avec un flou entre effet volume et effet prix. Deuxièmement, vous ne fournissez aucun indicateur de performance, ni d’analyse de l’évolution des besoins des Ovillois. » Troisièmement, Christophe Héraud dénonce la multiplication de petits investissements très visibles « sur lesquels vous communiquez beaucoup » au détriment d’investissements plus lourds, à faire sur le long terme et moins visibles « tels que l’isolation des bâtiments publics qui sont des passoires thermiques, le raccordement au réseau de chauffage urbain ou encore la construction d’un nouveau gymnase, d’une salle de spectacle ou d’un groupe scolaire. »
Un taux de taxe foncière en dessous de la moyenne
Le maire, Julien Chambon a répondu : « Le taux de la taxe foncière de Houilles est de 30,8 % contre 38 % en moyenne pour les villes en France. Cette année, 12 % des communes augmentent leur taux d’imposition. On sait à travers notre gestion économe préserver l’argent des Ovillois et assumer nos responsabilités au quotidien dans le fonctionnement et dans les investissements dans les projets d’avenir. »
L’élu d’opposition a aussi mis en avant qu’afin de « renflouer les caisses de la ville, vous avez décidé de vendre le patrimoine, pendant votre mandat vous allez vendre pour 11 M€ et acheter pour 1 M€. » Le maire, Julien Chambon, s’est défendu en expliquant que sur ces 11 M€ de vente, 5 M€ avaient été décidés par l’ancienne mandature.
La crèche
Monika Belala, du groupe Alternative citoyenne écologique et solidaire s’est penchée sur le projet de la nouvelle crèche. « Vous annoncez l’ouverture d’une nouvelle crèche dans le parc Charles de Gaulle de 30 berceaux, mais il faut rappeler que vous allez condamner la crèche des Alizés de 51 berceaux. Et on va encore empiéter dans le parc après la crèche des Choupissons sur ce que vous décrivez comme le poumon vert de la ville. » Le maire a répondu que « la crèche des Alizés va être reconstruite, donc il faut un temps de fermeture. »
L’entretien du patrimoine
Enfin, d’habituelles querelles entre la majorité actuelle, et l’ancienne sous Alexandre Joly, du groupe ID Commune, sur qui a fait ça et qui n’a pas fait ceci. Romain Bertrand a tout de même pointé que, comme les 4 années précédentes, il n’y avait « toujours rien sur les économies d’énergie. Ça serait bien qu’on est un plan communal. Sur l’entretien du patrimoine, il y a toujours le même montant de budget que vous nous avez reproché et vous n’en faites pas plus. »
Julien Chambon a défendu ses actions en prenant l’exemple de la « nouvelle crèche des Choupissons, rénovation de la bibliothèque, la médiathèque, l’école Allende ». Et a conclu : « On réhabilite le patrimoine tout en participant au fait qu’il consomme moins d’énergies. »