Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Voté dans la douleur, le budget finalement validé acte une hausse d’impôt de 10 points
Après deux essais infructueux le 3 et 10 avril, le budget de la commune d’Andrésy a été voté lundi 15 avril, avec une hausse de 10 points du taux de la taxe foncière. Non sans quelques passes d’armes.
Réuni d’urgence le lundi 15 avril, c’était la dernière chance pour le conseil municipal d’Andrésy et la majorité du maire Eelv, Lionel Wastl, de voter le budget primitif 2024 et les taux d’opposition.
Au final, il aura fallu trois heures lors du dernier conseil municipal pour que la feuille de route budgétaire soit votée, après deux essais infructueux les 3 et 10 avril derniers. Non sans quelques passes d’armes entre le maire et les oppositions.
L’édile regrettant « la bonne vieille méthode politicienne de l’obstruction » et les oppositions « la gestion imprudente des finances de la commune et le manque de responsabilité du maire ».
Passes d’armes
À coup d’amendements et de votes à bulletins secrets, afin « de garantir l’indépendance, la responsabilité et le secret du vote de chacun», les oppositions ont bien tenté de faire pencher la balance en leur faveur. En vain, à trois et sept voix près.
Reconnaissant la fragilité des finances de la commune, le maire a décidé notamment d’augmenter de 10 % le taux communal de la taxe foncière. Par ailleurs, la municipalité a décidé de réduire nettement la voilure en termes d’investissements puisqu’une baisse de 40 % est à noter. « Deux des leviers indispensables» pour retrouver une santé financière plus saine, selon le maire. Au final, le budget primitif 2024 s’élève à 35 M€, dont 20,8 M€ pour la section de fonctionnement et 14,2 M€ pour la section d’investissements.
Pour rappel, après le « rejet », selon l’opposition ou « l’absence de majorité dégagée », selon Lionel Wastl, du budget primitif 2024 d’Andrésy lors du conseil municipal du mercredi 3 avril, une nouvelle séance s’est réunie mercredi 10 avril afin de revoter la délibération. Or, le conseil municipal n’a finalement duré que quelques minutes. « La majorité ne disposant pas du quorum, nous avons décidé de quitter la séance », ont expliqué Denis Faist, Laurence Alavi et Isabelle Madec, les présidents respectifs des groupes d’opposition Notre parti c’est Andrésy, Andrésy et
Union Citoyenne Dynamique.
Sachant que les collectivités municipales avaient jusqu’au 15 avril, dernier délai, pour voter leur budget, si elles voulaient éviter d’être placées sous tutelle, un nouveau conseil a donc été convoqué. « Vous avez trois jours pour écouter nos propositions qui permettraient
Andrésy d’établir un budget équilibré qui ne comprend pas la hausse des taux de fiscalité. Nous proposons d’y travailler tous ensemble », a indiqué Denis Faist, premier adjoint du maire Hugues Ribault (LR) lors du mandat précédent.
« Nous regrettons cette politique d’obstruction, qui a un coût logistique et qui oblige notamment certains de nos directeurs à annuler leurs vacances », a réagi, pour sa part, Lionel Wastl. « Nos décisions budgétaires sont connues depuis le 13 mars, les élus de l’opposition ont pourtant eu plusieurs semaines pour nous faire part de leurs propositions », a ajouté le maire, entouré de son équipe (qui a connu sept démissions depuis le début de son mandat, N.D.L.R.), dans une vidéo publiée sur la page Facebook de la Ville.
Obstruction contre autruche
«Nous aurions souhaité pouvoir en discuter avant : M. Faist a pourtant bien présenté ses propositions au conseil municipal, sachant qu’au début de votre mandat, vous félicitiez sa gestion financière », a souligné Isabelle Madec, qui siège également à la communauté urbaine de Grand Paris Seine et Oise (Gps&o). « Elles ne tiennent pas la route », a répondu le premier magistrat d’Andrésy. « Vous vous appuyez sur un audit financier que nous n’avons toujours pas reçu», a remarqué Isabelle Madec.
«Du côté de la majorité, c’est plutôt la politique de l’autruche », a, pour sa part, ironisé Laurence Alavi, ancienne première adjointe déléguée aux solidarités, à la famille, à la santé et au budget, désormais figure de proue du groupe d’opposition Andrésy Union Citoyenne.