Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Le patient porté disparu retrouvé mort trois jours après dans l’enceinte de l’hôpital

- • Renaud Vilafranca

Épilogue tragique pour les proches de Lahcene Kolli, dont la disparitio­n mettait en émoi depuis plusieurs jours la ville des Mureaux. Cet homme de 75 ans, atteint d’Alzheimer, s’était volatilisé de sa chambre de l’hôpital de Bècheville en début de semaine. Il a finalement été retrouvé décédé ce vendredi 3 mai… dans un parc situé dans l’enceinte même de l’établissem­ent. Le parquet s’est rendu sur place et une autopsie va être menée.

La mort est très probableme­nt accidentel­le. Comme il est d’usage dans de pareils cas, le parquet s’est rendu sur place et une autopsie va être menée.

L’affaire est à peine croyable et plus que dramatique. Le vieil homme se serait échappé de sa chambre, mardi 30 avril aux alentours de 17 heures, dans des circonstan­ces qui ne sont pas précisémen­t établies. Selon nos informatio­ns, il serait passé par la fenêtre d’une pièce voisine, au rez-de-chaussée.

Sa famille n’a été informée de sa disparitio­n que vers 21 heures. Mais aucune recherche n’aurait véritablem­ent été lancée dans l’immédiat, selon son fils aîné, joint par

«Vers 22 heures, on s’est retrouvés là-bas avec mon frère, rapporte-t-il. Personne ne faisait rien. Au commissari­at, il n’y avait pas de patrouille de disponible. Alors on a cherché dans les bois et on a zoné toute la nuit aux Mureaux. »

La direction de l’hôpital affirme, au contraire, que tout le nécessaire a été effectué.

Le lendemain, dès 9 heures, les autorités ont déployé des chiens renifleurs et des drones. Dans la journée, l’hélicoptèr­e de la gendarmeri­e, équipé d’une caméra thermique, a survolé la ville et ses alentours. Les jours suivants, la brigade équestre a également sillonné les bois environnan­ts. En vain.

Les enfants ratissent les alentours dans la nuit

❝ Le chien de la police voulait systématiq­uement rentrer dans l’hôpital. » L’UN DES FILS DU DÉFUNT

« Le chien de la police voulait systématiq­uement rentrer dans l’hôpital, comme si c’était là qu’il fallait chercher », explique, dévasté, le fils, dont le père avait été admis dans cette unité pour malades d’Alzheimer il y a deux mois, après une chute.

Le pauvre homme, porteur de prothèses à chaque genou, ne sera finalement retrouvé que vendredi, vers 19 heures, étendu dans le parc de l’hôpital, « le long d’un bâtiment technique », selon la famille. « Il était à moins de 100 mètres de sa chambre, s’émeut son fils. Si le nécessaire avait été fait, mon père serait encore en vie. »

Quand la découverte a été effectuée par un membre du personnel, les enfants du défunt se trouvaient sur place, en train d’inspecter les lieux avec un agent de sécurité.

La direction de l’hôpital évoque un « drame »

« Plusieurs niveaux de recherche avaient été mobilisés dans les différents bâtiments du site hospitalie­r et dans le parc, indique encore la direction de l’établissem­ent. La direction et l’encadremen­t sont restés sur place pour soutenir et rencontrer la famille du patient. Les équipes soignantes sont bien sûr bouleversé­es par ce drame. » Depuis la disparitio­n de Lahcene Kolli, des appels à témoins avaient circulé sur les réseaux sociaux. Cet ancien ouvrier de l’usine Renault de Flins était connu et apprécié aux Mureaux, comme nous avons pu le constater vendredi dans un commerce des Bougimonts, peu de temps avant que la nouvelle de sa mort se répande. Des habitants envisageai­ent alors de participer ce samedi à une battue dans les bois.

Les enfants vont saisir la justice

Ses enfants, pris en charge par la cellule psychologi­que de l’hôpital, dénoncent de « graves manquement­s » et des « négligence­s » sur le plan de la sécurité et de la prise en charge. Pour eux, cette affaire comporte des zones d’ombre : comment a-t-on pu passer à côté du corps de leur père à cet endroit largement ratissé ? Ils vont saisir la justice pour éclaircir ce point.

« À moins de 100 mètres de sa chambre »

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