Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Imbroglio autour des charges d’eau
La présidente de l’association des locataires de la Coudraie dénonce des années de factures d’eau chaude payées à tort par le bailleur, Seqens, au fournisseur, Suez, ce qui transforme la régularisation des charges en un casse-tête insoluble.
❝ « Le sujet est très complexe. » SEQENS, LE BAILLEUR
❝ « En revanche, quelques locataires n’ont pas payé l’eau individuelle consommée depuis plusieurs années et, sur certains bâtiments, l’eau résiduelle des parties communes n’a pas été facturée ou est sous-facturée à Seqens, et donc aux locataires depuis plusieurs années au détriment de Suez. » LE BAILLEUR DE LA COUDRAIE, SEQENS
❝ « Mais les torts sont partagés entre le bailleur qui n’a pas informé tous les nouveaux locataires entre 2018 et 2022 et le fournisseur d’eau qui a
bien vu que tous les compteurs individuels n’existaient pas. » RHINA CONSTABLE, PRÉSIDENTE DE L’ASCLC
Présidente bénévole de l’association socio-culturelle et du logement de la Coudraie (ASCLC) depuis 2020, Rhina Constable contrôle les charges des différentes résidences du bailleur Seqens, à la Coudraie, soit plus de 250 logements, avec intransigeance.
En octobre 2022, celle qui est adhérente de l’association depuis 7 ans, s’était déjà signalée pour avoir mené la révolte des locataires face à une brutale augmentation des charges.
La régularisation a deux ans de retard
Un an et demi plus tard, la régularisation des charges a toujours deux ans de retard et cela ne risque pas de s’arranger avec l’imbroglio des charges d’eau dénoncé aujourd’hui par Rhina Constable.
Affiliée à l’Union nationale des locataires indépendants, l’ASCLC peut éplucher les comptes du bailleur avec toute la rigueur de sa présidente. De la répartition des frais de gardiennage à la qualité de l’entretien des espaces verts, Rhina Constable ne s’en prive pas et les sujets de mécontentement sont nombreux.
«Un euro, c’est un euro. Je ne comprends pas la négligence du bailleur dans le contrôle des charges alors qu’il est si performant lorsqu’il s’agit de récupérer les loyers impayés», s’agace la locataire qui s’est étonnée de voir des factures d’eau exorbitantes apparaitre dans les comptes du bailleur. « Le bailleur a payé sans se poser de questions », explique Rhina Constable en montrant une facture de plus de 31 000 € pour la période de février 2020 à mai 2020 alors que l’abonnement du fournisseur, Suez, s’élève à 763 €.
« Le sujet est très complexe », reconnaît le bailleur qui explique avoir « contacté Suez qui a mené des investigations », dont les résultats ont été communiqués à l’association en février 2024. « On peut affirmer qu’aucun locataire de la Coudraie n’a payé de l’eau à tort », écrit le bailleur.
Rhina Constable, la présidente de l’ASCLC.
Seqens affirme encore qu’aucune consommation individuelle n’a été refacturée aux locataires dans les charges des parties communes. Rhina Constable a un sérieux doute sur le sujet. Il apparait en effet qu’entre 2018 et 2023, l’information sur l’individualisation des charges d’eau n’a pas circulé.
Aucun remboursement
« L’information de l’individualisation aux locataires était communiquée lors de l’état des lieux par le gardien et par courrier recommandé en 2017. Enfin, depuis
Qui va payer les factures d’eau mal attribuées à la Coudraie ? l’automne 2023, des affiches concernant l’individualisation sont apposées dans tous les halls et un boitage a de nouveau été effectué », explique d’ailleurs le bailleur.
«Suez a mené une campagne d’identification l’an dernier», révèle Rhina Constable.
Il reste des avoirs et des factures de régularisation à émettre, mais les locataires « ne doivent s’attendre à aucun remboursement » selon le bailleur. La présidente de l’ASCLC a un autre avis sur la question. Contactée, l’entreprise Suez n’a pas encore répondu à ce sujet.