Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
70 M€ pour rénover les logements de 6000 habitants
Quartier emblématique de Verneuil-sur-Seine, les habitants des Briques Rouges commencent à entrevoir le début de la rénovation de leurs bâtiments. Fin avril, la Ville a présenté les résultats de l’étude préopérationnelle, ainsi que le plan de financement partenarial obtenu.
Ravalement total avec isolation extérieure, réfection des toitures et des cages d’escalier, remplacement des menuiseries, étanchéité des balcons et des loggias, électricité… La liste des travaux est longue. Ils doivent permettre de résoudre les problèmes d’isolation thermique et phonique, d’humidité, de perte de chaleur et, parfois même, d’insalubrité. « Ces travaux vont complètement transformer le quartier », commence le maire, Fabien Aufrechter.
Pour rappel, 1 452 logements répartis sur quatre résidences constituent ce quartier construit dans les années 1960. Environ 6 000 habitants y vivent, soit un tiers de la population de la ville.
Des propriétaires et des locataires
« Après la guerre, ces logements ont été construits à équidistance de l’usine Renault de Flins et de Peugeot à Poissy, raconte l’édile. À l’époque, le président de Terre et Famille qui avait à charge les bâtiments était le maire de Verneuil. C’était des beaux bâtiments avec une population qui depuis n’a pas bougé. Donc, il y a à la fois des personnes âgées, des propriétaires et des locataires car Terre et Famille (un des bailleurs) a été obligé de vendre suite à des difficultés. » C’est cette répartition qui a longtemps empêché les projets de voir le jour. Les propriétaires n’avaient pas les moyens et les locataires craignaient une hausse des charges et des locations. La question du financement, nerf de la guerre, était alors prépondérante.
83 % du montant seront des aides
Finalement, tous les acteurs, publics et privés, ont réussi à se mettre autour de la table. Sur un projet estimé à 70,6 M€, le quartier percevra au moins 58,7 M€ d’aides (83 % du montant).
« La clé, c’était de convaincre, l’État, via l’ANAH (agence nationale de l’habitat) qu’on avait besoin de rentrer dans une OPAH CD (Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat — Copropriétés Dégradée), même si on était dans un cadre de prévention. » Un dispositif normalement réservé aux copropriétés dégradées, qui lui permet de bénéficier d’un maximum d’aides publiques. L’État, la Région Île-de-France et la Ville de Verneuil-sur-Seine vont ainsi participer au financement des travaux pour alléger la facture des propriétaires. Mais également le bailleur 1001 Vies Habitat, qui va contribuer à ce vaste chantier à hauteur de 20,7 M€. « Le bailleur a assuré que les charges et les loyers ne seront pas augmentés. »
« On a un résultat exceptionnel », se félicite le maire.
Les propriétaires peuvent demander des aides supplémentaires
Comment compléter ce qu’il reste à charge pour chacun ? « Ce n’est pas possible de faire une moyenne. Il faut prendre en compte les tantièmes de chacun qui ne sont pas les mêmes, la composition des foyers. Également, l’enquête sociale a montré que de nombreux propriétaires pourront être aidés par des aides du Département et de MaPrimeRénov ». » L’attente de chacun réside cependant bien sur ce qu’ils auront à payer. « Dans les prochaines semaines, on reviendra vers les familles avec des montants personnalisés. »
Une opération qui visera à réduire, une fois finie, les coûts de la demande en énergie. Le maire insiste : « Si personne n’avait rien fait, on aurait été dans le véritable dispositif “copropriété dégradée ” et on serait dans un cadre d’action plutôt que de prévention, ça aurait coûté beaucoup plus cher pour les collectivités. L’ANAH a préféré prévenir que guérir. Pour la commune, je préfère payer 1,7 M€ maintenant, que beaucoup plus après. »
L’appel d’offres va pouvoir être lancé. « Il faut fixer un agenda avant l’été pour que les copropriétés puissent voter les dispositifs en assemblée générale avant la fin de l’année. C’est le projet le plus important de mon mandat »,
termine Fabien Aufrechter.