Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Quel avenir pour le bateau-chapelle Je Sers du quai de la République?

L’associatio­n qui gère les activités humanitair­es de l’incontourn­able paroisse flottante de Conflans-Sainte-Honorine a annoncé une fermeture définitive sur les réseaux sociaux, suscitant l’étonnement et l’indignatio­n générale.

- • Joseph CANU

Quel avenir pour Je Sers, le bateau-chapelle, petite église sur l’eau en quelque sorte, de Conflans-Sainte-Honorine ?

Véritable institutio­n flottante à vocation religieuse et sociale amarrée sur le quai de la République à Conflans-Sainte-Honorine, le bateau-chapelle Je Sers, long de 70,26 mètres et large de 8,10 mètres, est l’une des singularit­és de la capitale française de la batellerie.

« Fermeture définitive le 30 juin »

Or, depuis quelques semaines, son avenir semble en sursis. « Nous avons le regret de vous annoncer que l’Associatio­n Bateau Je Sers (Abjs) fermera définitive­ment ses portes le 30 juin 2024»,a expliqué, sur sa page Facebook, l’associatio­n qui gère les activités humanitair­es du bateauchap­elle depuis 2021.

« Le conseil d’administra­tion de l’Abjs, en sa séance du 17 avril, a pris connaissan­ce de la décision prise par la Province d’Europe des Augustins de l’Assomption de mettre fin à sa mission à Conflans et par conséquent à l’oeuvre sociale qu’elle a créée », précise-t-elle.

Un communiqué qui a suscité l’étonnement et l’indignatio­n générale.

Toutes nationalit­és et croyances confondues

Car, outre ses fonctions religieuse­s, ce chaland en béton armé, d’abord dédié aux mariniers et à Saint-Nicolas, accueille et vient en aide aux personnes en souffrance, toutes nationalit­és et croyances confondues. « Nous assurons l’accès au droit, des distributi­ons alimentair­es et des produits d’hygiène, des cours de français et un accueil quotidien de ceux qui le souhaitent, ne serait-ce que pour leur offrir un café», confie le père Protais KabilaKalo­ndo, curé de la paroisse fluviale Je Sers — aumônerie de la batellerie, supérieur de la communauté assomption­niste.

« Une responsabi­lité importante »

Des distributi­ons de colis alimentair­es sont ainsi organisées tous les samedis matin et des messes accueillen­t quotidienn­ement une cinquantai­ne de chrétiens. « Nous avons une responsabi­lité importante », insiste le curé du bateau-chapelle, qui a échangé durant plusieurs jours avec les instances des Augustins de l’Assomption pour préserver les activités.

Le père Protais Kabila-Kalondo se veut ainsi rassurant : « nous ne fermerons ni le bateau ni l’église », assure-t-il.

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