Le Courrier du Pays de Retz

La justice remet à flot le projet immobilier du Port-Saint-Jacques à La Bernerie-en-Retz

- • PressPeppe­r

La Cour administra­tive d’appel de Nantes a donné jusqu’au 26 juillet à deux promoteurs immobilier­s Lamotte pour régularise­r le permis de construire que leur a accordé le maire de La Bernerie-en-Retz pour édifier 23 maisons individuel­les et trois immeubles collectifs abritant 35 logements.

La Cour administra­tive d’appel de Nantes a donné jusqu’au 26 juillet 2024 aux promoteurs immobilier­s Lamotte et CISN pour régularise­r le permis de construire que leur a accordé le maire de La Bernerie-en-Retz (Loire-Atlantique) pour édifier vingt-trois maisons individuel­les et trois immeubles collectifs abritant 35 logements.

Pour rappel, le maire de La Bernerie-en-Retz Jacques Prieur avait dans un premier temps accordé à leur société civile de constructi­on-vente (SCCV) Port-Saint-Jacques un permis de construire 23 maisons et trois immeubles collectifs sur treize parcelles sur une parcelle de 4 169 m².

Les permis retoqués

Mais après avoir forcé le maire à délivrer « un permis de construire modificati­f» le 15 mars 2022, un voisin du projet avait saisi le tribunal administra­tif de Nantes pour faire annuler les autorisati­ons d’urbanisme : le projet allait « occulter la vue sur la mer dont il dispose depuis sa propriété ».

Les premiers juges avaient donc annulé ces deux autorisati­ons en ce qu’elles autorisaie­nt des constructi­ons sur quatre parcelles — en l’occurrence les trois immeubles — et rejeté le «surplus» des demandes du voisin, propriétai­re d’une maison située « à 16 mètres […] du projet » et « séparée » par la voie ferrée. La commune et les promoteurs immobilier­s avaient donc fait appel de cette décision.

En « continuité » de l’urbanisati­on

Cette fois-ci, la cour constate que les trois immeubles projetés sont « à 400 mètres de la mer »

et à « 800 mètres du centrebour­g ». Ils sont prévus sur des parcelles s’ouvrant « sur un vaste espace non bâti» identifié comme « une coupure d’urbanisati­on », mais sur laquelle « elles n’empiètent pas ». Elles sont « longées […] par la voie ferrée de SaintePaza­nne à Pornic », de l’autre côté de laquelle se trouve « un secteur faiblement construit »

souligne aussi la Cour administra­tive d’appel de Nantes dans son arrêt.

L’ensemble est aussi « voisin […] de parcelles où sont implantés plusieurs immeubles collectifs à caractère résidentie­l s’élevant sur deux à quatre niveaux», remarquent les magistrats nantais.

« Si ces parcelles sont moins densément construite­s que l’autre partie du lotissemen­t […], les immeubles qui y sont implantés se situent dans la même zone urbanisée, notentils. Les trois bâtiments […] projetés sont implantés à une trentaine de mètres à peine de ces immeubles ».

Contrairem­ent à ce qu’avaient considéré les premiers juges, « ce projet doit être regardé comme situé en continuité avec l’agglomérat­ion existante », conforméme­nt au code de l’urbanisme. C’est donc « à tort » que le tribunal administra­tif avait annulé partiellem­ent les permis.

Un syndic de copropriét­é nécessaire

De plus, « rapportée à la superficie du terrain d’assiette du projet, la création […] de 58 logements correspond à un ratio […] comparable à celui mesuré dans le secteur voisin de la rue de la Villardièr­e […] et significat­ivement inférieur à celui mesuré dans le périmètre du lotissemen­t voisin Port-Saint-Jacques, ajoute la Cour administra­tive d’appel de Nantes. L’extension de l’urbanisati­on du quartier de la Résidence Port-Saint-Jacques dans cet espace proche du rivage doit être regardée comme présentant un caractère limité », en déduit-elle.

Seul point noir désormais pointé par les magistrats : les constructi­ons seront « desservies par la même voie », qui doit donc être regardée comme « une voie commune ». Or, « il n’est pas allégué que cette voie devrait être soumise au statut de la copropriét­é ». En clair, le dossier présenté devait, selon le code de l’urbanisme, « être complété par le projet de constituti­on d’une associatio­n syndicale des acquéreurs ».

Il en avait effectivem­ent été question à l’appui du dossier de demande de permis de construire initial, mais le document du 10 novembre 2020 produit par les promoteurs, intitulé «Engagement de créer une associatio­n syndicale des propriétai­res du programme immobilier », est « non signé »,

« rédigé sur un papier à entête d’une société de géomètres experts » et n’est pas « accompagné d’un projet de statut de l’associatio­n ».

Ce document ne saurait donc « tenir lieu du projet de constituti­on d’une associatio­n syndicale » comme l’impose le code de l’urbanisme. Il ne ressort d’ailleurs pas du dossier que les futurs statuts auraient été produits «à l’appui de la demande de permis modificati­f ».

Jusqu’au 26 juillet pour modifier

Hormis cela, la Cour administra­tive d’appel n’a rien trouvé à redire au projet : elle a donc décidé de «surseoir à statuer» sur les requêtes présentées par la commune et le groupement immobilier ainsi que sur les conclusion­s du voisin du projet. Au final, la SSCV PortSaint-Jacques a donc jusqu’au 26 juillet 2024 pour « notifier à la cour un permis de conduire régularisa­nt le vice» relatif à cette associatio­n syndicale de propriétai­res.

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