Station d’épuration mobile : une première en France pour la Saur
Mobilisée en urgence à la suite de la crise ostréicole, la station d’épuration mobile accroît la capacité de traitement des eaux usées de l’unité pornicaise.
Il a fallu aller très vite pour Pornic agglo pays de Retz. Et de l’aveu même de Claude Caudal, le vice-président de l’agglomération en charge de ce dossier, «on a mis la pression sur le délégataire », à savoir la Saur. L’entreprise a mis en service miavril sa première station d’épuration mobile en France. Une mesure d’urgence qui vise à compléter la capacité de traitement de la station des Salettes, située près du canal de Haute Perche, à Pornic.
Les surverses en cause
L’origine de cette installation imprévue : la crise ostréicole et la contamination au norovirus survenue au cours de l’hiver dernier, touchant de plein fouet les producteurs de coquillages.
« D’une capacité de traitement de 8500 m3 par jour, la station de Pornic a été saturée par les événements pluviométriques qui ont apporté jusqu’à 22000 m3 d’eau », rappelle Claude Caudal. D’où un plan d’urgence de plus de 6 millions d’euros lancé par Pornic agglo pays de
Retz pour remédier à ces surcharges entraînant surverses et pollutions.
Un coût de
4,2 millions sur 3 ans
Pour un coût global de fonctionnement de 4,2 millions d’euros durant trois ans, la station mobile va contribuer à accroître la capacité de traitement à raison de 3000 m3 par jour, le temps aussi que s’engagent les travaux de restructuration de la station pornicaise, destinées à traitée à l’avenir 21000 m3 par jour. Les études sont en cours.
Pour le délégataire, installer cette station mobile à Pornic a nécessité de faire appel à son unité Mobile water solutions, cette usine toute neuve arrivant des Pays-Bas. Alexandre Le Ster, directeur de la Saur pour la région Bretagne, précise qu’elle a les mêmes avantages de traitement que l’infrastructure en place, «y compris le traitement aux ultra-violets en sortie, pour tuer les virus » avant rejet, norovirus compris. Sachant qu’une partie des eaux traitées est collectée pour arroser les parcs et jardins, ainsi que le golf de Pornic. 120 km de conduites à réhabiliter
En parallèle de cette station mobile, des travaux de réhabilitation des réseaux vont s’engager à partir du 21 mai sur la route de La Bernerie à Pornic sur 1,2 km. Coût moyen au kilomètre : un million d’euros. Et à compter du mois de septembre, d’autres travaux seront engagés sur environ 400 mètres dans la rue Paul Paulet, également à Pornic, pour remplacer des conduites en amiante ciment très fortement dégradées.
De plus, des travaux de réhabilitation sur 2,5 km de réseaux sont actuellement en cours sur La Plaine-sur-Mer (secteur de Port Giraud) et Saint-MichelChef-Chef (secteur Viauderie) afin de réduire les eaux parasites qui surchargent les stations d’épuration. Plusieurs postes de refoulement bénéficieront de travaux de fiabilisation à partir de l’automne.
À la station du Salineau, aux Moutiers-en-Retz, trois postes de refoulement vont être fiabilisés. La station de Saint-Michel
Chef-Chef va bénéficier d’une augmentation de sa capacité de traitement d’environ 3000 m3 par jour, grâce à l’ajout de quatre racks de membranes et d’une augmentation de sa capacité de stockage d’eaux usées non traitées à hauteur de 15 000 m3, avant restitution dans la filière de traitement de la station d’épuration.
À court terme, 120 millions d’euros seront nécessaires pour réhabiliter les 120 km de réseaux repérés qui présentent les défauts d’étanchéité les plus importants.
« Il est clair qu’on ne pourra pas éviter à terme une répercussion sur la taxe liée à l’assainissement », ajoute JeanMichel Brard, le maire de Pornic et président de Pornic agglo pays de Retz, qui attend aussi des financements de l’Agence de l’eau pour répondre à ces besoins urgents d’adaptation au changement climatique et de régime des pluies. Une problématique qu’on retrouve aussi ailleurs sur les littoraux français.