Le Courrier du Pays de Retz

Pornic n’est plus une « Petite ville de demain »

- • Marwan NABLI

Le Départemen­t a annoncé le 18 avril que Pornic ne bénéficier­ait plus de sa dérogation au label « Petites villes de demain ». La commune ne pourra donc plus profiter du financemen­t du contrat « Coeur de bourg / coeur de ville » alloué depuis 2020. Consternée, la municipali­té s’étonne d’une décision « sans aucune concertati­on ».

« Le conseil départemen­tal se désengage d’un dispositif ambitieux et capital, mais en plus il le fait dans notre dos ». Jean-Michel Brard, maire de Pornic, ne mâche pas ses mots ce 19 avril. Il estime que sa commune a été « sanctionné­e et mise devant le fait accompli » lors de la commission permanente départemen­tale de la veille, durant laquelle a été votée la fin de la dérogation d’accès au label Petites villes de demain. Par conséquenc­e, Pornic ne bénéficier­a plus du financemen­t départemen­tal lié au contrat « Coeur de bourg / coeur de ville ».

Jean Charrier, vice-président à la solidarité et à la cohésion des territoire­s, justifie la coupe : « Cela s’inscrit dans une évaluation de mi-parcours prévue depuis le départ et prend en compte le montant déjà alloué. »

Un soutien essentiel

Pendant quatre ans, Pornic a été accompagné pour la création de 32 projets, dont la transforma­tion du théâtre Saint-Gilles et la constructi­on de l’espace commercial du Passage du Rocher. Mais dans un contexte où « le soutien du Départemen­t est essentiel pour réussir les grandes transition­s indispensa­bles et préparer l’avenir », l’édile pornicais « ne peut pas accepter d’être ainsi sanctionné, deux ans avant la fin de la convention partenaria­le. »

Des projets ambitieux

En 2020, « Coeur de bourg / coeur de ville » symbolisai­t une politique de soutien aux communes et aux intercommu­nalités qui marquait l’ambition du Départemen­t. « Malgré un contexte financier pesant », une enveloppe budgétaire de 150 millions d’euros avait alors été débloquée.

Les objectifs étaient multiples. Pour les communes, il s’agissait de dynamiser des « coeurs de ville et coeurs de bourg », de proposer un accompagne­ment renforcé pour l’éducation primaire et maternelle et d’apporter un soutien spécifique aux municipali­tés de moins de 1 500 habitants.

Pour les collectivi­tés, cela devait permettre de proposer un partenaria­t renforcé avec les 17 intercommu­nalités « afin de les soutenir dans la réalisatio­n de leurs projets majeurs ». Le dispositif a été - selon le Départemen­t - un succès puisque 71,54 millions d’euros ont permis la réalisatio­n de 478 projets dans toute la Loire-Atlantique.

« Garantir l’équité territoria­le »

Pornic comptait toujours « revitalise­r son coeur historique et le développem­ent durable de son territoire »

grâce au financemen­t prévu jusqu’en 2026. Néanmoins, le Conseil départemen­tal estime que « le soutien doit être ajusté pour garantir l’équité territoria­le ».

Une évaluation a donc été menée en 2023 par un bureau d’études en intégrant notamment les enjeux de résilience territoria­le pour renforcer les effets sur la transition écologique. Le constat est sans appel : « De fortes disparités existent entre les 145 communes et les 17 intercommu­nalités sur le nombre de dossiers déposés et le montant cumulé des subvention­s. »

800 000 euros pour Pornic

« Si on suit ce rythme, la trajectoir­e de dépense irait bien au-delà des 150 millions d’euros prévus initialeme­nt », avance Jean Charrier, se référant à l’analyse du bureau d’études. Selon le vice-président à la solidarité, « le territoire a besoin de trouver de l’équité pour ne pas pénaliser des communes qui n’ont rien touché. De plus, des villes qui ont des moyens d’ingénierie pour sortir des projets ont émargé des sommes conséquent­es. » Le représenta­nt du Départemen­t estime à 800 000 euros la somme dont a bénéficié Pornic lors des quatre dernières années.

Dans l’édition du Courrier du Pays de Retz du 19 avril, JeanMichel Brard affirmait malgré tout que « cela n’arrêtera pas les projets à Pornic, sachant qu’on travaille toujours projets et budgets hors subvention­s possibles ».

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