Le Courrier du Pays de Retz

Les photos clandestin­es de Pierre Jahan dans la chapelle

- • Simon MAUVIEL ■ L’exposition est visible jusqu’au 12 mai les same- dis et dimanches de 10 h à 12 h 30 et de 15 h à 18 h. La chapelle sera également ouverte le 15 mai en parallèle des animations de la place du marché.

Décembre 1941, dans Paris occupé. Des camions bâchés rentrent et sortent d’un entrepôt du XIIe arrondisse­ment. Un bras ou une tête de statue émerge parfois des véhicules conduits par des ouvriers, sous la contrainte des soldats du IIIe Reich.

Alerté par une amie riveraine, le photograph­e Pierre Jahan s’introduit par un beau matin glacial d’hiver dans l’usine. Y découvre toutes les statues déboulonné­es de la capitale. Réduits à l’état de ferraille, ces monuments sont acheminés vers l’Allemagne où le sculpteur attitré d’Hitler prépare un monument à la gloire du Reich. Malgré les risques de représaill­es, les ouvriers français laissent Pierre Jahan prendre des photos…

Reportage clandestin

Il faudra attendre la fin de la guerre pour que le photograph­e en tire un livre, La mort et les statues, poussé par Jean Cocteau qui a écrit les textes légendant les clichés. Pour marquer l’inaugurati­on de la chapelle SaintCharl­es à présent complèteme­nt réhabilité­e, l’équipe municipale a choisi de proposer une exposition retraçant ce reportage clandestin sous l’Occupation.

Toutes les photos prises à cette occasion par Jahan se dévoilent dans l’édifice, la Ville ayant acquis les droits auprès des ayants droit du photograph­e défunt. Parmi les 111 statues déboulonné­es et oubliées, on retrouve quelques pièces étonnantes et monumental­es comme les sauriens-fontaines construits par le sculpteur animalier Georges Gardet pour protéger la place de la Nation…

Adjoint à la Culture, Michel Jullien a réussi à retrouver des clichés de 80 % des oeuvres originales, à comparer avec les photos des sculptures détruites prises par Pierre Jahan.

Cette première expo marque donc le début des animations dans la chapelle Saint-Charles. « Il y en aura à peu près une tous les mois», précise Michel Julllien. Sont déjà calés un concert du Quatuor Isar le 14 juin, des concerts du festival Éole en musiques fin juillet, début août et un rendez-vous dans le cadre de Détour(s) à Paimboeuf. « En septembre, il y aura une nouvelle exposition de photos étonnante, doublée d’un film», promet l’adjoint à la culture.

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