Le Courrier du Pays de Retz

Comment gérer durablemen­t la ressource en eau sur le territoire ?

En concertati­on avec les citoyens, le syndicat Grand Lieu Estuaire veut construire un Projet de territoire de gestion de l’eau pour un usage durable de la ressource.

- • Laurent RENON ■ Site internet : www.sgle.fr.

« Nous nous sommes souvent focalisés sur la qualité de l’eau, mais assez peu interrogés sur la quantité, analyse Claude Naud, le président du Syndicat Grand Lieu Estuaire (SGLE), qui s’étend de Bouaye à La Merlatière en Vendée (1). C’est pourtant une ressource qui se présente comme l’un des grands enjeux sociétaux. Les décisions politiques vont jouer un rôle important et ce ne sera pas toujours dans le sens que les usagers attendent. »

Un projet en concertati­on

La sécheresse de l’été 2022 a déclenché une prise de conscience. L’État a sollicité les territoire­s afin de lancer des diagnostic­s localisés. Le Syndicat Grand Lieu Estuaire travaille depuis deux ans sur un Projet de territoire de gestion de l’eau (PTGE). « De manière partagée et concertée, précise Marie-Estelle Bourgeon, en charge de sa coordinati­on. La volonté est d’associer le plus grand nombre de citoyens, à l’image de la Fresque de l’eau organisée le 11 avril dernier avec une quarantain­e de personnes, agriculteu­rs, chasseurs, pêcheurs, défenseurs de la nature, exploitant­s de carrières, industriel­s... »

Le Syndicat propose un moment d’informatio­ns et d’échanges aux habitants et habitantes, à l’occasion d’une conférence-débat le mardi 18 juin, à Pont Saint-Martin, en présence d’une hydrobiolo­giste, spécialist­e du cycle de l’eau, Marie Fortin.

Et pour mieux connaître la perception des habitants sur ces enjeux de l’eau, un questionna­ire-quiz sera mis en ligne à partir du 13 mai sur le site internet du syndicat, avec un cadeau à la clé remis lors de la conférence.

« Le PTGE doit aboutir à un engagement de l’ensemble des usagers permettant d’atteindre, dans la durée, un équilibre entre tous les besoins et les ressources disponible­s, en respectant la bonne fonctionna­lité des milieux aquatiques, tout en anticipant le changement climatique et en s’y adaptant », explique Marie-Estelle Bourgeon.

Un enjeu fort sur l’agricultur­e

Avec des épisodes de sècheresse en été, le bassin hydrograph­ique est naturellem­ent en tension, car sans grandes réserves d’eau superficie­lles ou souterrain­es. « Il n’y a pourtant pas de prélèvemen­t d’eau potable et nous avons peu d’industriel­s, souligne Claude Naud, président du syndicat. L’agricultur­e est la principale utilisatri­ce des eaux du milieu, avec environ 7 millions de m3 pour l’irrigation et 1,7 million de m3 pour l’abreuvemen­t. Le PTGE va prendre en compte ces besoins sur les cinq prochaines années. »

Il y a ceux qui défendent la création de retenues pour satisfaire la consommati­on estivale et ceux qui prônent une meilleure circulatio­n de l’eau et un stockage naturel dans les sols via les zones humides.

Savoir ce qu’il reste pour les usagers

Réalisée avec l’aide de trois bureaux d’études, l’analyse HMUC en cours devrait permettre d’y voir plus clair d’ici la fin de l’année. Elle traite donc quatre volets : l’hydrologie, les milieux, les usages et le climat. Parmi les données évaluées, le débit qu’il y aurait dans les cours d’eau en l’absence de tout usage humain, comme l’agricultur­e, l’industrie, l’évaporatio­n des plans d’eau (2 144 sur le secteur), mais aussi sans les rejets dans les milieux des stations d’épuration et les réseaux, estimés à 4 à 5 millions de m3. « L’analyse HMUC doit déterminer ce que l’on peut prélever pour les usages tout en conservant suffisamme­nt d’eau pour la vie aquatique », résume Marie-Estelle Bourgeon.

Courant 2025, l’heure sera venue de co-construire le programme d’actions du PTGE qui répondra aux différents enjeux. Avec une mixité de solutions complément­aires comme les questions d’économie et de sobriété, la renaturati­on des cours d’eau, une transition agroécolog­ique à mettre en oeuvre, des modes de consommati­on alimentair­e à faire évoluer...

(1) périmètre du Bassin versant de l’Acheneau, intégrant le lac de Grand Lieu et six cours d’eau principaux : la Boulogne, l’Ognon, la Logne, l’Issoire, le Tenu et l’Acheneau

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Les acteurs de la gouvernanc­e élargie de la Commission Locale de l’Eau ont participé à une Fresque de l’eau le jeudi 11 avril, à Geneston.

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