Le Courrier Vendéen

« L’Europe tue notre pêche artisanale pour favoriser la pêche industriel­le »

- • Franck FISCHBACH

La semaine dernière, Bruxelles a validé les taux admissible­s de captures TAC) et les quotas pour la pêche, pour 2024. Avec de fortes baisses sur l’ensemble des espèces.

Règlements de compte dans le Golfe de Gascogne

maximum durable », rappelait, ce lundi, François Blanchet.

Le rendement maximum durable, ou RMD, permet de concilier la préservati­on des espèces, et l’exploitati­on des ressources halieutiqu­es. En d’autres termes, il correspond à la plus grande quantité de biomasse que l’on peut extraire, en moyenne sur le long terme, d’un stock halieutiqu­e sans affecter le processus de reproducti­on.

Les élus accusent donc Bruxelles de se baser sur des données obsolètes, et réclament des études scientifiq­ues plus régulières. Dans un communiqué, le député de la 3e circonscri­ption de Vendée, Stéphane Buchou, estime que « il faut que les données scientifiq­ues puissent être mieux documentée­s et objectivée­s, car certaines espèces ne sont pas couvertes par des études d’impact. Cela fausse les décisions et réduit l’acceptabil­ité des pêcheurs, de tous les acteurs de la filière soumis à de nombreuses contrainte­s ! »

Par ailleurs, le député « réitère également l’impérieuse nécessité d’aboutir rapidement à des négociatio­ns pluriannue­lles qui donnent visibilité et stabilité à nos profession­nels. Y être parvenu cette année pour 8 espèces est un signe encouragea­nt qui démontre qu’un chemin est possible pour que cela s’applique pour toutes les autres. »

Stéphane Buchou qui révèle aussi que le secrétaire d’État a « refusé l’introducti­on d’une flexibilit­é interzonal­e qui aurait modifié de façon définitive les équilibres actuels entre les zones de pêche dans le Golfe de Gascogne, et aurait impacté directemen­t les pêcheurs vendéens. »

mission impossible pour la filière pêche », lâche le président du Corepem.

Présent à Bruxelles en compagnie notamment de deux pêcheurs de Loire-Atlantique et deux pêcheurs de Vendée, José Jouneau a été déçu de constater qu’il a énormément été question d’autres choses que de la pêche : « Les élections européenne­s, un éventuel remaniemen­t ministérie­l… » citet-il. Pour autant, il pense que le

L’heure est grave, car, comme l’indique José Jouneau, c’est l’ensemble de la filière pêche qui « va trinquer ». « Il ne faut pas oublier que les ports sont des champs de compétence départemen­taux et régionaux. Les conséquenc­es financière­s vont être multiples et variées. On ne parle plus que de pêche, on parle d’une filière : nos halles à marées, le mareyage, la distributi­on, la grande distributi­on...

Dès le début de cette année 2023, le président du Corepem s’était montré davantage préoccupé par les quotas que par la crise des prix du gasoil. Il pressentai­t le coup de tonnerre : « Quand je l’ai dit, je suis passé pour un alarmiste compulsif. » Il avait malheureus­ement vu juste.

Il n’est pourtant pas question de mouvement de protestati­on à ce jour : « On ne va pas gêner la société. Je pense

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