À 59 ans, Christine est vice-championne du monde de natation
Christine Beving est maitre-nageuse à l’Océabul de Saint-Jean-de-Monts. C’est aussi une nageuse de talent avec un palmarès impressionnant.
L’eau est sans aucun doute possible son élément. À 59 ans, Christine Beving est une championne. Avec un grand sourire, elle nous invite à entrer dans son lieu préféré : la piscine. Elle travaille en tant que maitre-nageuse à l’Océabul de Saint-Jeande-Monts. C’est aussi là qu’elle s’y perfectionne, jour après jour, pour continuer à performer au plus haut niveau.
Et on peut dire que ça lui réussit. Cet été, aux championnats du monde des maitres de Fukuoka au Japon, elle a concrétisé ce qu’elle pensait impossible. Elle est revenue avec une médaille d’argent glanée sur le 400 mètres 4 nages en bassin de 50 mètres. Après deux longueurs en papillon, deux en dos, deux en brasse et deux en crawl, elle est passée devant presque toutes ses concurrentes. Avec l’art et la manière, elle est montée sur la deuxième marche du podium alors qu’elle ne s’y attendait pas du tout. « Je partais avec le cinquième meilleur temps à l’origine. Je me disais qu’en m’accrochant je pourrais peut-être viser la troisième place. J’ai fini deuxième », sourit-elle.
Si elle est revenue du pays du soleil levant avec une médaille, ce n’est pas tout. Elle a également battu un record de France vieux de quatre ans. Là encore, c’est une surprise pour elle. « Ce n’était absolument pas prévu. Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas nagé de brasse en compétition ». La preuve que son travail acharné fonctionne. Elle n’avait fait que de la brasse pendant un mois entier pour arriver à ce résultat.
Une vie rythmée par la natation dès le plus jeune âge
Dans sa vie, elle en aura passé des heures dans le bassin. Dans sa jeunesse, elle pouvait s’entrainer jusqu’à 11 fois par semaine. « J’étais en sport études à Saint-Germain-enLaye en région parisienne »,
explique-t-elle. Désormais, elle a levé le pied. Elle nage entre deux et quatre fois par semaine « selon les disponibilités au travail ».
Mais elle ne quitte jamais longtemps le bassin rectangulaire. Maitre-nageuse à mitemps, elle aime partager sa passion auprès des plus jeunes et du public. « Je m’occupe des scolaires et des entrainements de natation du mercredi après-midi. Ça me convient. »
Une ancienne restauratrice
Si elle a trouvé son équilibre, elle a aussi connu une période de creux dans sa carrière de nageuse. Pendant de nombreuses années, elle a arrêté de pratiquer ce sport qui compte tant pour elle. « J’avais un restaurant sur Saint-Jean-de-Monts. Je travaillais tout le temps. Les week-ends, les jours fériés, les vacances scolaires... Donc je ne pouvais pas faire de sport », confie-t-elle.
En 2010, son mari et elle revendent l’affaire. « J’étais libre ». Elle reprend alors son activité de maitre-nageur en faisant des remplacements d’abord. Après plusieurs années, on lui offre un CDI qu’elle accepte. « J’avais 54 ans et je me suis dit qu’il était temps de me poser. »
Entraînée par un grand nom
À la vente de son restaurant, elle reprend la natation. Fébrilement dans un premier temps. « Je nageais dans mon coin plus par plaisir qu’autre chose. Un maitre-nageur m’a interpellé et m’a proposé de rejoindre le club. J’ai accepté. » Elle s’embarque alors de nouveau dans l’univers de la compétition. Elle s’entraine avec le club de Challans. Son ambition est grande. Elle se qualifie sans difficulté aux championnats de France où elle rafle médaille sur médaille.
C’est d’ailleurs lors de ces championnats, en 2016, qu’elle va croiser une ancienne connaissance. Celle-ci lui apprend que son coach de jeunesse, Michel Scelles, entraine toujours. Dans le milieu, il est loin d’être inconnu. Il a notamment entrainé les équipes de France de natation sur quatre olympiades : de Los Angeles en 1976 à Atlanta en 1996. « Je pensais qu’il avait arrêté mais pas du tout », se réjouit Christine. Elle reprend alors contact avec lui.
Il la convainc de signer pour le club de Viry-Châtillon, au sud de Paris. Commence alors une nouvelle étape dans sa carrière. Elle nage avec le club de triathlon de Saint-Jean-de-Monts et complète avec les séances envoyées par Michel Scelles. Deux fois par an, elle remonte sur Paris pour participer à des compétitions collectives. Elle retrouve aussi ses compagnons de nage lors d’événements nationaux. « J’aime avoir un club où l’on est nombreux. Je suis une véritable mordue et je déteste rater des compétitions ». La preuve ? Elle est prête à parcourir des centaines de kilomètres pour nager quelques centaines de mètres.
Un sport qui lui réserve encore des surprises
Elle parcourt la France pour nager. Bien souvent, cela lui permet de faire de belles rencontres, notamment avec le covoiturage. « Quand je dis aux gens que je nage encore en compétition à mon âge, ils sont étonnés. Mais la natation n’est pas un sport qui abime. On peut nager longtemps. À Montréal, lors de championnats du monde, j’ai croisé des nageuses japonaises âgées de 102 ans », s’exclame-t-elle.
Malgré les années, les performances de Christine la surprennent toujours. « Je suis tout le temps surprise de mes chronos sur certaines nages. Avant, je ne nageais pas le dos et maintenant j’arrive à abaisser certains de mes temps. Et je ne pensais pas qu’il serait possible pour moi de maintenir mon niveau après 13 ans de reprise. »
Et il y a un autre élément auquel elle a toujours du mal à s’habituer : le stress. « Avant les compétitions, peu importe l’enjeu et peu importe la course, je stresse toujours. C’est peut-être ça qui me donne tout ce tonus », explique-t-elle.
❝ On s’était quittés 35 ans plus tôt et pourtant il m’a reconnu directement.
Des ambitions plein la tête
Et son stress n’est pas fini puisqu’elle compte bien continuer. Cette année, elle a d’ailleurs plus que jamais des ambitions plein la tête. « Je change de catégorie. Je serais parmi les plus jeunes. Il y a donc des records à aller chercher et je compte bien les battre », affirme la nageuse. Pour cela, elle compte sur les prochains championnats de France master. Ils se déroulent deux semaines après les championnats du monde auxquels elle ne participera pas. « Ça a été un choix très difficile. Mais je ne peux pas faire les deux et en plus les mondiaux se déroulent à Doha, au Qatar. Après le scandale qu’il y a eu avec le football, je compte boycotter. »
Même si elle ne sera pas à Dubaï, elle marquera sans doute les esprits lors des championnats de France.
Dans la commune voisine de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, le premier bain de l’année aura lieu le lundi 1er janvier 2024, et espère dépasser les 1 400 participants de l’édition précédente.
À Saint-Jean-de-Monts, c’est la fin d’année qui sera fêtée dans l’océan Atlantique, le mercredi 27 décembre, dans la matinée.
Ce nouveau rendez-vous est orchestré par Saint-Jean Animation,
organisatrice de la Dunaire montoise.
Ce défi, l’association le met au profit de la Ligue contre le cancer, puisque le produit des inscriptions lui sera reversé intégralement.
■ Mercredi 27 décembre, à 10h30, à la plage des Oiseaux. Inscriptions sur place. Tarif : 5 € par personne.