Le Courrier Vendéen

L’opposition craint un déplacemen­t du dynamisme commercial du quartier Sud vers le Nord

- • Magali DUPONT

Lors de la présentati­on de l’avant-projet d’aménagemen­t du coeur de ville au dernier conseil municipal (lire page précédente), le groupe de la minorité « Challans, des énergies nouvelles », est intervenu par la voix de son conseiller, Benoît Redais.

Bien que l’opposition ait voté en faveur de ce projet, de même qu’il avait suivi la majorité lors du choix du maître d’oeuvre à la réunion de juillet, elle pointe la revalorisa­tion à la hausse du budget prévisionn­el, qui passe de 3,5 M€ à 3,8 M€ HT, et appelle à la vigilance, car « il n’y a pas beaucoup de marge de manoeuvre. »

Être à l’écoute des habitants

S’il salue les démarches de concertati­on entreprise­s auprès des commerçant­s situés dans le périmètre du programme, il alerte sur la nécessité d’entreprend­re également des démarches auprès des riverains, car « le coeur de ville est leur lieu de vie. »

Autre « point d’attention : les places de parking. Nous avons de nombreux retours du terrain à ce sujet, sans doute comme vous. Ça râle beaucoup, de la part des commerçant­s, mais aussi des Challandai­s. Nous sommes d’accord ou pas avec les arguments des uns et des autres, toujours est-il qu’il faut tout de même entendre les craintes au niveau du stationnem­ent. »

Certes, « il y a beaucoup de places à côté du Grand Palais, mais attention au flux, car nous avons peur que les gens qui vont se rendre aux nouvelles halles se garent uniquement du côté du Grand Palais, et ne passent plus par le centre-ville. On a peur que le centre ne se déplace du Sud vers le Nord. Attention à ne pas pénaliser les commerçant­s de la place De Gaulle, des rues Gambetta et Carnot... »

« Nous sommes plus dans la gestion du fait accompli »

L’élu note avec intérêt « l’étude de déplacemen­t qui est en train ou va se réaliser »,

mais regrette qu’elle n’ait pas été réalisée plus tôt. « Avant de prendre des décisions importante­s, il est de bon augure d’en étudier les impacts sur son environnem­ent. »

Il souligne : « J’ai l’impression que nous sommes plus dans la gestion du fait accompli que dans la mise en place de solutions issues de réflexions initiales. »

Le groupe se dit « très attentif aux résultats de cette étude et aux choix qui seront faits pour permettre de mailler le coeur de ville afin de faire le lien entre les nouvelles halles, la place Aristide Briand, la place De Gaulle, ainsi que les rues Carnot et Gambetta notamment. »

Mais parfois, les résultats d’études sont aussi à prendre avec prudence, répond la majorité, en prenant pour exemple l’organisati­on des flux des véhicules au niveau de la petite boucle. « Les études donnent les grandes lignes, mais après, c’est au quotidien qu’il faut s’adapter à ce que les Challandai­s font vraiment », indique Jean-Marc Fouquet, adjoint à la gestion des bâtiments, du patrimoine communal et voiries. « Les études restent une aide à la décision », ajoute le maire, Rémi Pascreau, qui ajoute : « avec le déplacemen­t des halles, on s’est rendu compte que tout le réseau enterré, il fallait le reprendre. Sans ce déplacemen­t, il aurait fallu de toute façon le rénover. Il y aura sans doute des choses que l’on va découvrir, au fur et à mesure que l’on va avancer. »

« On ne peut pas tout faire pour l’automobile »

Concernant les parkings, « depuis près de 30 ans, j’entends des personnes se plaindre car elles voudraient se garer dans le magasin si elles le pouvaient. Peu importe qui pilote les projets, dans les centres-villes, aujourd’hui, on ne peut pas tout faire pour l’automobile, et on n’a pas les réserves foncières pour. A Challans, il y a plus de parkings qu’ailleurs, malgré une densité de logements plus faible. On n’a pas fait le choix de mettre du stationnem­ent payant, on préfère maintenir une zone bleue. La consigne donnée à nos policiers municipaux n’est pas de verbaliser, mais s’ils rencontren­t de façon régulière des personnes qui sont mal stationnée­s, à un moment, il faut verbaliser. »

« Le centre se déplace pas, il s’étend »

Pour Jacques Cosquer, adjoint aux commerces, vie et participat­ion citoyennes, « le centrevill­e ne se déplace pas, il s’étend. La dynamique va se poursuivre car l’augmentati­on de la population est considérab­le. Et comme on ne s’étend plus en lotissemen­t en périphérie, on construit en coeur de ville. Les projets qui sortent de terre actuelleme­nt, et ceux qui vont suivre dans quelques années, vont accueillir des habitants du côté Sud de la ville, qui vont alimenter le coeur historique commerçant. »

« Les résidences en constructi­on rue Carnot auront des cellules commercial­es au rez-de-chaussée », ajoute le maire.

Au Nord, le secteur du boulevard Viaud Grand Marais est lui aussi appelé à se développer. « Il se fera des choses à la place de l’ancienne discothèqu­e. Le cinéma attire du monde. Ce qu’il ne faut pas, c’est qu’il y ait des ruptures entre les commerces. Car si deux-trois cellules commercial­es voisines sont vides, les gens font demi-tour. Souvenez-vous il y a quelques années de la rue Gambetta. Aujourd’hui, elle fonctionne très bien. »

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