Situation de crise en pédopsychiatrie
A La Roche-sur-Yon, le syndicat CGT de l’hôpital psychiatrique Georges-Mazurelle alerte, dans un communiqué envoyé ce mercredi 31 janvier, sur la situation « dramatique » de la pédopsychiatrie. « Nous venons d’apprendre le départ subit de deux psychiatres, ce qui impose un remodelage de l’activité et dans un premier temps au moins, la fermeture de l’hospitalisation complète sur le pôle Vendée Terre », indique la CGT Mazurelle.
Contactée, la direction confirme une situation de forte tension sur la pédopsychiatrie, « pas propre à La Roche-sur-Yon ni à la Vendée ». Plus précisément, « un médecin en intérim pour un remplacement a terminé son contrat plus tôt que prévu », et un autre psychiatre a quitté le pôle Vendée Terre « pour aller sur une autre unité de l’hôpital », précise le directeur Philipe Paret. Le syndicat CGT craint de priver les jeunes patients et leurs familles de possibilités d’hospitalisations complètes. « Quelles conséquences à moyen terme alors que l’on sait que le risque suicidaire explose chez les adolescents ? » souligne le syndicat, qui pointe la détresse des soignants « livrés à eux-mêmes ».
Du côté de la direction, on rappelle que 16 psychiatres travaillent sur les deux pôles enfant et que 27 % des postes sont vacants du fait de la pénurie médicale en pédopsychiatrie. Le directeur souligne aussi que « sur les 35 lits en pédopsychiatrie, neuf sont gelés depuis l’été dernier et deux lits supplémentaires sont fermés depuis le début de la semaine, en lien avec la crise actuelle ». Une cellule de crise a été réunie le 5 février, avec personnel, syndicat et médecins. « On a des éléments à actionner au-delà de l’hospitalisation à temps plein. » « 95 % des jeunes pris en charge à l’hôpital ne sont pas hospitalisés : on a d’autres solutions », rappelle Philippe Paret. Il cite également la formation d’Infirmiers en pratique avancée (IPA) en développement, comme l’une des solutions pour faire face au manque criant de médecin. « On doit aussi développer le »aller vers« et on réfléchit à un dispositif de type HAD [hospitalisation à domicile] pour intervenir au domicile des patients. »