Le Courrier Vendéen

Sanglant réveillon de Noël pour une boxeuse du club de Challans

- • GF (PressPeppe­r)

Une ancienne boxeuse du club de Challans (Vendée) a été condamnée fin janvier 2024 par le tribunal correction­nel de Nantes pour « violences avec arme » après avoir donné trois coups de couteau à un homme le soir de Noël 2022 à MachecoulS­aint-Même (Loire-Atlantique).

Une ancienne boxeuse du club de Challans (Vendée) a été condamnée ce mardi 23 janvier 2024 par le tribunal correction­nel de Nantes pour « violences avec arme » après avoir donné trois coups de couteau à un homme le soir de Noël 2022 à Machecoul-Saint-Même (LoireAtlan­tique).

La boxeuse s’en était pris à cet homme 24 décembre 2022 vers 23h45 : une autre jeune femme était venue avec son compagnon « chercher son frère » chez le compagnon de la prévenue, rue du Saut de la Belette à Machecoul, pour « passer le réveillon » de Noël ensemble.

La victime avait « voulu se mettre sur la gueule » du compagnon de la prévenue

Mais une « altercatio­n » avait éclaté entre le compagnon de la prévenue et le beau-frère de leur hôte d’un soir pour « une histoire d’agression sexuelle », a recontextu­alisé la présidente.

C’est dans ce contexte « flou » et « un peu confus » qu’il avait été retrouvé en train de « baigner dans son sang » par les gendarmes. Il portait notamment une blessure « à l’arrière de l’épaule gauche », a-t-il été précisé à l’audience. La prévenue était absente à l’arrivée des militaires et sera hospitalis­ée le lendemain sur Nantes : elle s’était sectionnée les tendons au cours de l’altercatio­n avec le plaignant.

C’est finalement les confidence­s téléphoniq­ues de William XXX à un proche dans le camion des pompiers qui avaient permis aux enquêteurs d’y voir plus clair. Un secouriste avait en effet rapporté que le plaignant avait dit à ce proche être « tombé sur le pointeur » [violeur, en argot pénitentia­ire], qu’il avait « voulu lui mettre sur la gueule » mais qu’il s’était « fait agresser par la métisse »...

La jeune boxeuse - qui s’est fait prescrire deux mois d’incapacité totale de travail (ITT) suite à sa blessure à la main - a néanmoins maintenu à l’audience qu’elle n’avait « pas d’arme » et qu’elle s’est blessée « certaineme­nt en désarmant » son agresseur. La blessure à l’épaule du plaignant proviendra­it peutêtre de « la clé de bras » que l’ancienne boxeuse du Ring challandai­s lui a faite.

« C’est parti en pagaille dans tous les sens... Il m’a sauté dessus et tout est parti en cacahuète », a dit cette habitante de Machecoul jusqu’alors inconnue de la justice. Si elle est « partie en courant » c’est parce qu’elle était « affolée » et non pas pour esquiver les gendarmes. Elle n’était en tout état de cause « pas alcoolisée » : elle souffre simplement d’un « syndrome qui n’aide pas à la concentrat­ion et à la mémoire ».

Cette bénéficiai­re de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) exerce aujourd’hui à temps partiel « dans la restaurati­on » après avoir travaillé à la fromagerie Beillevair­e et chez un paysagiste. Elle aimerait à présent « travailler avec les animaux » et « quitter la région » pour couper avec ses « fréquentat­ions » qui ne sont « pas bonnes ». Sa relation de couple est au demeurant « compliquée », a-t-elle dit sans rentrer dans les détails.

Un « moment de franchise absolue » dans le camion des pompiers

Me Antoine Barrière, l’avocat du plaignant, a estimé que le « moment de franchise absolue » de son client dans le camion de pompiers a permis de tirer cette affaire au clair. Ses déclaratio­ns ne pouvaient résulter d’une quelconque « stratégie » puisqu’il était « en état d’alcoolémie » et qu’il était en train de « perdre beaucoup de sang ». Il avait donc demandé 3.000 € pour les souffrance­s endurées et 1.000 € de frais de justice.

La procureure de la République avait rejoint son analyse et requis huit mois de prison avec sursis et une interdicti­on de port d’arme pendant deux ans pour la jeune femme de 27 ans.

« Aujourd’hui, c’est une journée compliquée pour la cliente : elle a un sentiment d’injustice car elle estime avoir été victime dans cette affaire et se retrouve à présent prévenue », avait réagi l’avocate de la défense. « Elle et le plaignant avaient d’ailleurs été convoqués tous les deux en garde à vue, mais elle seule avait répondu à la convocatio­n », avait fait observer Me Solène Beaumont. « M. XXX était par ailleurs fortement alcoolisé et énervé ce soir-là : sa compagne lui avait d’ailleurs donné un joint devant les pompiers pour qu’il se calme. »

Le tribunal correction­nel de Nantes a néanmoins suivi les réquisitio­ns de la procureure en guise de « peine d’avertissem­ent » ; sur le plan civil, la jeune serveuse devra verser 2.000 € de dommages et intérêts à William XXX pour son « préjudice moral » et 800 € pour ses frais de justice.

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