Le Courrier Vendéen

Il revend au kilo des colis perdus

- • Stéphanie HOURDEAU

Le concept de revente des colis perdus ou non réclamés au kilo est très tendance. Il débarque tout juste en Vendée avec Pakadenn Shop à Aubigny-Les Clouzeaux.

La pratique est devenue tendance. La revente des colis perdus ou non réclamés est une activité qui s’est fortement ces dernières années. En Vendée, le concept est arrivé grâce à l’initiative d’Alain Gloaguen qui a lancé son activité de revente de colis perdus ou non réclamés.

Ce breton, qui soufflera ses 40 bougies à la fin du mois, s’est installé en Vendée en 2016 et s’est lancé dans l’entreprene­uriat en 2023 en créant sa société de transport, Trans ALG.

La logistique, le transport, Alain connaît. Il a été chauffeur routier internatio­nal pendant douze ans, cariste, livreur... Les colis sont un rayon qu’il a donc approché de près et de loin.

« En 2022, les plateforme­s ou logisticie­ns n’ont plus eu le droit de jeter au bout des 30 jours réglementa­ires, les colis perdus et non réclamés. La revente de ces colis est née de ça », retrace Alain. Voyant le phénomène se développer, Alain Gloaguen a eu envie de tenter l’aventure. « Ça me trottait dans la tête depuis un moment. Je voyais des lieux ouvrir à Nantes, La Rochelle, Cholet... mais pas en Vendée. En 2023, j’ai donc décidé d’y aller en espérant être le premier à proposer cette vente de colis mystère sur le départemen­t. »

Trois tonnes de colis perdus

Il a baptisé sa petite entreprise Pakadenn Shop, clin d’oeil à sa Bretagne. « Pakadenn veut dire paquet en breton, ça sonnait bien pour cette vente de colis perdus. » L’idée actée, il a fallu trouver les fournisseu­rs de colis. Une chasse loin d’être simple, car il semble y avoir du monde sur ce nouveau marché. « Il a fallu gratter, trouver les bons numéros de téléphone et convaincre ». A force de persévéran­ce, Alain a trouvé un premier fournisseu­r et a reçu ses trois premières de colis. Que des paquets Amazon. « L’objectif est de trouver d’autres fournisseu­rs afin d’assurer un stock régulier. » Stock qu’il rachète à la tonne à des prix très intéressan­ts, mais secrets !

800 kilos de colis vendus en deux jours

Pour revendre les colis, Alain Gloaguen a trouvé un entrepôt sur la zone d’activités de la Landette 2, à Aubigny-Les Clouzeaux. « Idéal comme emplacemen­t, car je me retrouve sur l’axe Les Sables-La Roche », note l’entreprene­ur qui a accueilli ses premiers clients vendredi et samedi dernier. « Jusqu’à la rentrée, je vais continuer à ouvrir au public les vendredis et samedis, le temps de voir si le concept plait et si ça attire du monde », indique-t-il avec prudence.

12 € le kilo de colis

Pour ce premier week-end, le chef d’entreprise est conquis. « J’ai très peu communiqué et j’ai vu près de 80 personnes sur deux jours. 800 kg de colis ont trouvé preneurs »,

se félicite-t-il. « Je pense que les gens aiment ce genre de choses », analyse-t-il après avoir pu observer ses premiers acheteurs. « C’est marrant à voir. Ils viennent, touchent les colis, les soupèsent, les reposent, hésitent, les reprennent... et finissent par en sélectionn­er un, voire plusieurs », raconte Alain. « En moyenne, le panier moyen est autour de 50 €. Après, on a de tout, selon les profils. »

Ce style de ventes attire les joueurs, les curieux et ceux qui veulent se faire un peu d’argent. « Ils en prennent beaucoup dans l’idée de revendre pour se faire un complément de revenus. »

Sans doute ce que compte faire un client en repartant avec 600 € de colis ! « Beaucoup sont venus pour voir. Ils en avaient entendu parler à la télé, sur les réseaux, mais n’avaient jamais testé. » Des curieux qui se sont vite pris au jeu. « Pour 12 € le kilo, les gens se disent que c’est un peu Noël avant l’heure. Ils ont l’impression de déballer des cadeaux, car ils ne savent pas ce qu’ils vont avoir », constate Alain, confiant au vu des premières réactions. « Les personnes étaient plutôt surprises, mais aussi ravies. » Surtout celles qui sont reparties avec des caméras ou montres connectées. « Il y a aussi eu des manettes pour PS4 aussi, des tondeuses à cheveux, des lisseurs... »

« On retrouve au moins sa mise »

Mais on peut aussi être perdant, comme à la loterie. Pas évident à digérer, surtout pour les mauvais joueurs. « Je pense à une personne qui est venue », se souvient Alain. « Elle semblait contente sur le coup. Puis, sur les réseaux, elle a crié à l’arnaque. Je lui ai demandé pourquoi. Elle m’a alors avoué qu’elle avait eu de belles choses, mais qu’elle était déçue par ce qu’elles ne lui serviraien­t pas ! » C’est tout le concept du colis mystère.

« En général, on retrouve au moins sa mise », estime Alain. Un site internet de Pakadenn Shop est d’ailleurs en cours de constructi­on pour booster et développer l’activité. « Sur le site, je pourrai vendre et envoyer entre 5 et 30 kg de colis ». La différence via le site internet, c’est que le client ne pourra pas choisir lui-même le ou les colis, Alain le fera pour eux !

Pour celles et ceux qui veulent tâter du colis, le Pakadenn shop ouvre ses portes vendredi et samedi, de 9 à 18 heures, au 15 rue Blaise-Pascal, à Aubigny-Les Clouzeaux.

Newspapers in French

Newspapers from France