Le Courrier Vendéen

Un couvreur condamné après avoir fait des clients mécontents

- • GF (PressPeppe­r)

Un couvreur a été condamné pour avoir proposé en juillet 2020 à une demi-douzaine de clients de l’île d’Yeu de « réparer » et « nettoyer » leurs toitures.

Un couvreur a été condamné ce jeudi 11 avril 2024 par le tribunal correction­nel de Nantes pour avoir proposé en juillet 2020 à une demi-douzaine de clients « pour la plupart âgés » de l’île d’Yeu de « réparer » et « nettoyer » leurs toitures sans attendre l’expiration du délai légal de rétractati­on.

Des sommes allant de 2 500 à 7 000 euros

Un auto-entreprene­ur avait ainsi encaissé des sommes allant de 2.500 à 7.000 € : un homme de 74 ans avait déboursé 2.700 € pour ce travail fait « en deux ou trois heures ».

Il n’avait « pas mis d’ordre » sur son chèque, « à la demande » de ces « deux artisans » qu’il avait trouvés « insistants » avait-il raconté lors de son dépôt de plainte.

D’autres habitants du quartier qui avaient eu recours aux services du prévenu et de son collègue s’étaient eux plaints que le prétendu « traitement hydrofuge » appliqué sur leurs toitures ait « brûlé les fleurs tout autour » : il s’agissait en réalité de « produits à base de chlore », a convenu à l’audience cet homme de 43 ans, mais ils ne sont « pas dangereux pour la santé ».

Une première prévention par les gendarmes

Les gendarmes de l’île d’Yeu avaient finalement « croisé » la camionnett­e siglée au nom de l’entreprise et avaient rappelé à ses deux occupants les règles du code de la consommati­on.

Peu de temps après, le couvreur avait fait signer un contrat à un octogénair­e mais il s’est avéré « antidaté pour faire croire que le délai de rétractati­on avait expiré », a fait observer la présidente du tribunal correction­nel de Nantes.

Pratiqueme­nt un an et demi d’attente avec le seul couvreur de l’île

Ce jeudi, à la barre du tribunal correction­nel de Nantes, ce père de trois enfants a expliqué qu’il fait « très rarement du démarchage à domicile » mais qu’il avait été « appelé par un client pour aller travailler sur l’île d’Yeu pendant quinze jours ».

« On sortait tout juste du Covid », a-t-il recontextu­alisé. « Toutes ces personnes sont venues à moi : il y a un couvreur sur l’île et il y avait pratiqueme­nt un an et demi d’attente. »

Un homme déjà condamné à deux reprises

Les gendarmes lui ont alors « conseillé de quitter l’île » après avoir reçu la première plainte : cet auto-entreprene­ur issu de la communauté des gens du voyage avait déjà été condamné à deux reprises, dont une fois à deux mois de prison ferme pour des « menaces de mort réitérées ».

La fille aînée de l’octogénair­e s’était constituée partie civile pour obtenir des dédommagem­ents : son père avait « déjà des symptômes de la maladie d’Alzheimer » à l’époque et ces « travaux fictifs » l’ont « beaucoup affecté », avait-elle écrit au tribunal correction­nel de Nantes.

3 000 euros à payer sur cinq mois

« Dans ce genre de dossiers, on a affaire à 90 % à des gens qui travaillen­t dans l’entretien de toitures, avec des sociétés qui n’ont pas pignon sur rue et qui s’adressent surtout aux seniors », avait remarqué le procureur de la République. Il avait donc requis 150 jours-amende à 30 €, soit une amende de 4.500 € à régler sous cinq mois si le couvreur ne voulait pas purger les jours non payés en détention.

« Il a une vitrine commercial­e dématérial­isée sur internet et il a un numéro de téléphone, il n’est pas complèteme­nt dans la clandestin­ité », avait objecté l’avocat de la défense, Me Sami Khankan, pour que le « quantum fortement excessif » requis par le parquet soit revu à la baisse. Le tribunal l’a finalement entendu en prononçant 100 jours-amende à 30 €, soit une amende de 3.000 €.

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