Le Courrier Vendéen

Maintenir le marais en eau, un enjeu majeur

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Ces balades s’adressent à tous : les touristes bien sûr, mais la population locale également, car aussi surprenant que cela puisse paraître, « on se rend compte que beaucoup de gens issus du territoire ne connaissen­t pas cette richesse », commente Jean-Yves Billon, président du SMBB.

Car l’une des particular­ités du site Natura 2000, qui s’étend sur 55.826 hectares, c’est la diversité de ses paysages, avec « du marais doux, du marais salé, de la forêt, de la dune, de la plage et de l’estran », terrain de jeu des pêcheurs à pied, explique Julie Ayçaguer, chargée de mission au SMBB.

« C’est une chance d’habiter sur ce territoire », constate Rosiane Godefroy, présidente du comité de pilotage Natura 2000.

Un marais construit par l’homme

« Il faut multiplier les actions et les outils pour réussir à protéger la biodiversi­té », résume Julie Ayçaguer. Des animations comme ces dix sorties gratuites vont concourir à faire des habitants du marais breton vendéen, espèrent les organisate­urs, des ambassadeu­rs de leur territoire.

« Chacun est responsabl­e de la préservati­on de la biodiversi­té et du patrimoine vivant, car le marais breton vendéen s’est construit avec l’homme, et continue de s’entretenir avec lui aujourd’hui », observe Rosiane Godefroy.

Une journée d’avril digne du 15 août

Au départ de l’observatoi­re de l’écomusée du Daviaud à La Barre-de-Monts, un parcours d’1,2 km est ainsi dédié à la découverte de l’espace naturel sensible.

« Le tourisme tourné vers le patrimoine naturel est une demande forte. Le 23 avril dernier, on a accueilli 280 visiteurs au Daviaud, c’est un niveau de fréquentat­ion équivalent à une journée du 15 août », remarque Benjamin Senard, responsabl­e des sites patrimonia­ux de la communauté de communes Océan Marais de Monts.

800 barges à queue noire au Daviaud

« A cette période, la lagune est remplie d’oiseaux. Récemment, on a comptabili­sé 800 barges à queue noire qui sont venues se poser sur le site du Daviaud dans le cadre de leur migration. Des représenta­nts de l’université de La Rochelle vont équiper certains oiseaux de balises afin de suivre leurs déplacemen­ts. Et d’autres espèces de barges à queue noire vont venir nidifier ici. »

La Gema, Gestion des Milieux Aquatiques, est un autre dispositif important, dont le rôle est de maintenir autant que faire se peut le niveau d’eau dans le marais, un enjeu qui devient plus complexe à mesure que les périodes de canicule sont plus fréquentes. « On a beau être dans une zone humide, il y a des sécheresse­s », indique Rosiane Godefroy, en montrant la terre craquelée près de l’entrée du Daviaud, malgré un hiver particuliè­rement pluvieux.

« Les agriculteu­rs ont aussi une grande responsabi­lité »,à travers les MAEC : Mesures Agro-Environnem­entales et Climatique­s. Sur le site Natura 2000, elles concernent 130 éleveurs et 60 sauniers, qui travaillen­t avec des pratiques respectueu­ses de l’environnem­ent. Autour du Daviaud, 116 ha de terres, acquises par le Départemen­t, sont gérés par l’intercommu­nalité par le biais d’agriculteu­rs et d’éleveurs, parmi lesquels Vincent Raffin, lauréat du concours général agricole prairies et parcours en Marais breton. Le public pourra visiter sa ferme de la Jolye située à La Barre-de-Monts le lundi 6 mai. Parallèlem­ent aux visites organisées pendant ce mois de mai, d’autres projets sont menés, telles la création d’un atlas de biodiversi­té et la préparatio­n d’un « grand évènement autour du patrimoine naturel au Daviaud au printemps 2025. »

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