Le Courrier Vendéen

« On ne produit pas assez de plasma pour les besoins français »

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Près de 150 personnes ont assisté à l’assemblée générale régionale des donneurs de sang bénévoles des Pays de la Loire qui s’est déroulée le samedi 13 avril à Soullans. 570 donneurs ont été accueillis en 2023 par l’associatio­n locale.

C’est en 1972 que l’Amicale des donneurs de sang de Soullans voit le jour, avant de devenir en 2020 l’Associatio­n pour le Don du Sang Bénévole Marais et Monts. Depuis sa création, quatre présidents se sont succédé. La fonction est assurée depuis 2020 par Bernard Baud, tandis que sont à ce jour recensés vingt bénévoles. En 2023, 570 donneurs, dont 67 nouveaux, ont été accueillis sur l’ensemble des collectes déployées sur les cinq communes du territoire (Soullans, Le Perrier,

Saint-Jean-de-Monts, NotreDame-de-Monts et La Barre-deMonts). « On est plutôt contents de pouvoir renouveler les donneurs et nous sommes toujours heureux de partager nos spécialité­s que sont les tourtissea­ux et le fion en guise de collation avec les donneurs », souligne Bénédicte Chevrier.

Cinq grands défis fixés par l’EFS

Directeur de l’Établissem­ent français du sang Région Centre Pays de la Loire, le docteur Frédéric Bigey a dressé un bilan de la situation, tout en présentant les grands défis à relever à l’échelle nationale.

« L’année 2023 s’est terminée dans des conditions financière­s extrêmemen­t tendues. Nous avons rencontré des difficulté­s d’ordre économique, avec en parallèle une réduction de l’offre de soins. Un manque de personnel à tout niveau a de fait conduit à une réduction du nombre de collectes. Or le modèle économique de l’établissem­ent repose sur la vente des produits sanguins. Le seuil a été critique au point d’évoquer un risque de cessation de paiement. »

La dynamique de transforma­tion de l’EFS vise précisémen­t cinq grands défis à relever à travers le cap donné par son président, Frédéric Pacoud : l’autosuffis­ance à la fois qualitativ­e et quantitati­ve des dons, la réforme du modèle économique sur lequel fonctionne l’établissem­ent, l’attractivi­té de l’établissem­ent auprès de ses équipes, ainsi qu’une large sensibilis­ation à la collecte de plasma et un soutien aux activités de recherche et de bioproduct­ion. « Si l’EFS commence l’année 2024 juste à l’équilibre grâce à une dotation de 100 M € accordée par l’Etat, ce montant ne permettra malheureus­ement pas pour autant de relever de relever ces cinq défis. En l’état actuel de la situation, les deux derniers ne seront pas possibles », alerte et s’inquiète le Docteur Frédéric Bigey.

Réduire les importatio­ns de plasma

« On ne produit pas assez de plasma pour les besoins français. Alors qu’il représente un besoin vital pour de nombreux patients, nous sommes dépendants à 65 % d’importatio­ns en provenance des Etats-Unis, qui non seulement coûtent cher, mais en plus fonctionne­nt sur un système tout autre que le nôtre puisque les dons sont rémunérés. C’est de fait un système qui repose en grande partie sur des volontaire­s confrontés à une situation de grande précarité et que nous ne souhaitons pas encourager.

Le plan plasma consiste à réduire cette dépendance à 50 %. Il nous importe de garantir des principes éthiques, mais il faut pour cela que les pouvoirs publics nous aident ».

« Grâce à la mobilisati­on de tous, la sécurité sanitaire repose en partie sur les Pays de la Loire. Nous aimerions que les parlementa­ires portent notre cause. Nous ne représento­ns rien d’autre que la santé des malades et nous sommes auprès de vous pour faire bouger les choses, vous avez le soutien de la Fédération qui sera relayé par les Unions départemen­tales », conclut Marc Sylvestre.

■ Renseignem­ents et prise de rendez-vous sur le site de l’EFS : www.dondesang.efs. sante.fr.

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