DE L’IMPORTANCE DU GRAPHÈNE
Vittoria n’est plus seulement un fabricant de pneumatiques. Depuis deux ans, la marque italienne propose une gamme de roues et, pour ses modèles en carbone, fait appel au graphène. Un matériau révolutionnaire, sur le papier… Et sur le terrain ?
Les Qurano constituent le haut de gamme de Vittoria. Ces roues en carbone sont déclinées en version 46, 60 et 84 mm. Le modèle 46 nous semble plus adapté à une pratique cyclosportive par son poids et sa facilité de pilotage, d’autant que la roue directrice est en fait à 42 mm de haut, la motrice étant à 46 mm. Cette dernière dispose d’une jante asymétrique qui limite les contraintes du parapluie et optimise la rigidité. Nos roues à boyaux pèsent donc 1 325 g, un poids raisonnable sans serrage rapide. La forme de la jante est particulièrement étudiée pour recevoir les boyaux de la marque en 25 mm de section. Le graphène, à la fois plus léger et plus résistant que le carbone, prend place dans la jante au niveau des pistes de freinage où sa résistance à la chaleur va faire merveille lors des freinages appuyés. La rigidité de la jante est améliorée de 30 % avec cet ingrédient.
GAIN DE RIGIDITÉ
Au niveau des moyeux, on dispose d’un système de corps de cassette démontable sans outil qui permet de changer de cassette en quelques secondes. On peut passer du standard Campagnolo au Shimano/Sram avec la même rapidité. Les roues sont livrées avec des housses, des patins de freins et des outils pour assurer la maintenance éventuelle du voile. La garantie de 2 ans est portée à 3 ans si on s’inscrit sur le site. Chaque roue porte un code qui permet de la suivre en cas de vente, de vol ou pour faire le point sur les opérations en atelier. Au roulage, les roues sont assez raides malgré l’usage de boyaux de la marque en 25 mm. Avec la vitesse, la filtration augmente mais en dessous de 30 km/h, on ressent bien la route ! Dans les relances, on apprécie le gain de rigidité ou, si le cadre a un peu de vécu, on sent nettement son « flou » à lui. L’expérience est alors mitigée, voire désagréable. C’est surtout à pleine puissance que la rigidité sera la plus perceptible. Les roues donneront alors l’impression de faire corps avec le cadre, idéal avec une machine bien rigide quand la quête de l’efficacité l’emporte sur tout. On ne ressent pas trop d’inertie au niveau des jantes lors des accélérations. Difficile de dire si c’est du fait de la légèreté des jantes ou de la rigidité des roues, mais dans tous les cas, on apprécie. En montée au train, ce sont de fidèles partenaires qui ne dérivent guère. Si l’allure monte et que l’on passe en force la difficulté, on ne sent pas de mouvement parasite sur la roue arrière. La prise au vent est dans la bonne moyenne, on sent quand même la « hauteur » de la jante quand il y a des « trous » dans le vent latéral et il convient de rester vigilant. En revanche, on ne perçoit pas d’effet « d’aspiration » face au vent.
C’EST DU BRUTAL
Dans les enfilades de courbes, pas d’incidence sur la maniabilité de l’ensemble : le vélo reste précis et ludique et on peut alors profiter des qualités routières des boyaux. Côté freinage, l’attaque est agressive. C’est puissant et brutal sur le sec, mais cela reste dosable. L’érosion des patins est dans l’ensemble un peu plus importante que sur d’autres jantes. Sur route mouillée, on retrouve cependant le petit temps de latence du carbone, le patin « n’agrippant » la roue qu’une fois la jante sèche. Après une dizaine de sorties, la roue arrière comportait un léger voile témoignant plus d’un calage de rayons que d’une déformation. Même si leur tarif a augmenté, ces roues conservent un bon rapport qualité-prix.