Éternel Poupou...
Cernay (Haut-Rhin) – Les 17 et 18 septembre, Raymond Poulidor a été la tête d’affiche du Salon du Bouquin, à l’Espace Grün de Cernay. Toujours très populaire, il a volontiers répondu aux sollicitations de ses admirateurs.
Entre deux dédicaces de ses livres, le légendaire « Poupou », 80 ans, a évoqué les personnes et les événements qui l’ont marqué, avec des références à l’Alsace. « Là, je pense tout de suite à l’étape du Ballon d’Alsace du Tour 1967, raconte-t-il. Je suis tombé dans la descente d’un col dont je ne me rappelle plus le nom (le Platzerwasel). Mon vélo était cassé et la voiture de l’équipe de France était loin. Alors, j’ai dû changer de machine avec mon coéquipier, Edouard Delberghe. Les autres coureurs ne m’avaient pas attendu. Ce n’était pas comme aujourd’hui où, dans ce genre de circonstances, le peloton neutralise la course. À l’époque, on passait immédiatement à l’attaque. Seul contre le vent, je me suis fatigué et j’ai connu la défaillance dans la montée du Ballon d’Alsace ». Il n’a pas oublié ses deux coéquipiers alsaciens de l’équipe Mercier, le Guebwillerois Robert Hiltenbrand et le Strasbourgeois Charly Grosskost, « un spécialiste des prologues ». La mémoire est fidèle et le ton mesuré. Pendant toute sa longue carrière – il a été pro de 1960 à 1977 – Raymond Poulidor est resté fidèle à la même équipe, Mercier, sous ses différentes appellations. « Cela tenait à la personne d’Antonin Magne, mon directeur sportif, confie-t-il. Nous avions la même origine, il était auvergnat, je suis creusois et nous avons connu la même vie, dure, à la campagne ! » Le général de Gaulle est la personnalité qui l’a le plus marqué. Viennent ensuite Gino Bartali – « Il a gagné le Tour 1938 et il a récidivé dix ans plus tard, en 1948. Qui sait combien il en aurait remporté sans la guerre ? » – et son petit-fils, Mathieu Van Der Poel. « Mathieu est hors normes, explique-t-il avec un grand sourire où se lit la légitime fierté du grand-père. Pensez donc, à 21 ans il a déjà été quatre fois champion du monde, trois fois en cyclo-cross dont la dernière avec les Élites, il y tenait, et une fois sur la route. »
G.G.