Le Cycle

Réfugié syrien, le vélo lui donne raison d’espérer

Pau (Pyrénées-Atlantique­s) – Parmi les 24 formations engagées au Tour du Piémont pyrénéen, du 26 au 28 août, l’équipe Marco Polo était composée de réfugiés.

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L’équipe Marco Polo est pour le moins cosmopolit­e. Basée aux Pays-Bas, managée par un Palois, à l’encadremen­t espagnol, sponsorisé­e par Ner Group, une entreprise basque, elle était composée de coureurs syriens et érythréens. Âgé de 25 ans, Wais Baderddin, réfugié syrien en Suisse, se trouvait parmi eux. Pour la première fois de sa vie, il a grimpé l’Aubisque. « J’avais déjà couru au Pays basque, précise-t-il. Les cols y sont moins pentus et moins impression­nants que de ce côté de la chaîne. » Le cyclisme c’est sa raison de vivre. Natif d’Alep, ville dans laquelle la guerre fait rage, il a choisi de s’exiler dans l’espoir d’une vie meilleure. Lorsqu’il a commencé le cyclisme, à 14 ans, en Syrie, rien ne laissait présager ce destin. Comme les jeunes de son âge, Wais fréquenta l’école, puis l’université, avant d’intégrer l’académie des sports et de porter le maillot de l’équipe nationale. Doué sur un vélo grâce à des qualités de rouleur-sprinteur, Wais Barderddin effectuait son bonhomme de chemin et décrochait un titre national Juniors et quelques résultats probants. Hélas, quand la guerre éclata, tout s’écroula. Sa famille pensait que les choses rentreraie­nt rapidement dans l’ordre, mais la situation s’est au contraire aggravée. Aussi, ils ont tout abandonné pour fuir en Turquie. Lorsqu’il portait le maillot de la Syrie, Wais avait fait connaissan­ce avec des coureurs suisses, si bien que muni de faux papiers, il choisit de s’y rendre et d’y demander l’asile. Le voilà désormais installé à Pfäffikon, une ville de 11 000 habitants dans le canton de Zurich. Il concentre ses efforts sur l’apprentiss­age de l’allemand car, dès qu’il le maîtrisera, il sera embauché dans le périscolai­re. « En maîtrisant la langue du pays, j’ai aussi espoir d’intégrer l’académie suisse du vélo dès l’année prochaine, rajoute-t-il. Je ne sais pas de quoi demain sera fait mais j’espère avoir un jour un coup de pouce du destin. » Malgré l’incertitud­e du moment, Wais Baderddin veut croire en l’avenir. Deux choses le combleraie­nt : que son pays retrouve la paix et passer coureur profession­nel.

M.B.

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Wais Baderddin au côté de son directeur sportif chez Marco Polo, le Palois François Burtre.

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