Démare pour la première
Onze ans ! Il a fallu attendre onze longues années, depuis Jimmy Casper en 2006, pour revoir un Français l’emporter au sprint sur une étape du Tour. Et logique que ce soit le sprinteur en forme du moment Arnaud Démare (FDJ) qui ait eu le bonheur de lever les bras sur la ligne d’arrivée. Le champion picard gagne enfin une étape sur un Grand Tour et endosse par la même occasion le maillot vert, « enlevé » des épaules de Peter Sagan. Le tout au bout d’un final tendu, ponctué par deux grosses chutes dans les 1 200 derniers mètres. La première, heureusement sans gravité, a mis au sol le maillot jaune Geraint Thomas (Sky). Le Gallois n’a pas perdu de temps grâce à la règle du temps conservé dans les trois derniers kilomètres. La seconde a eu lieu dans l’emballage final, à 200 m de la ligne : Mark Cavendish (Dimension Data) s’écrase contre les barrières après s’être fait tasser et fermer la porte par Peter Sagan (Bora-Hansgrohe) puis se fait rouler dessus par John Degenkolb (Trek-Segafredo) qui chute aussi très lourdement. Les deux ont pu franchir la ligne, mais Cavendish n’est pas reparti le lendemain à cause d’une fracture à l’épaule. À l’issue de cette fin chaotique, Nacer Bouhanni s’est aussi plaint d’un changement de ligne de la part d’Arnaud Démare à 150 m de la ligne, ruinant tous ses espoirs de victoire. Les commissaires ont tranché : exclusion de Peter Sagan ! Sur le Tour, tout champion du monde que l’on soit – et bien que le Slovaque ait remporté l’étape la veille –, on peut passer en un instant du statut de roi à celui de paria… Totalement justifiée pour certains, trop dure pour d’autres, cette décision prive le Tour d’un de ses coureurs les plus populaires.
Mark Cavendish (Dimension Data) « Je ne sais pas si c’était intentionnel, mais ce n’est pas terrible »