Aru en pur grimpeur
Après la fin d’étape tourmentée de la veille et l’exclusion de Peter Sagan, le Tour de France change de physionomie dans cette étape, avec la première arrivée au sommet et pas des moindres : la Planche-des-Belles-Filles. Un bon souvenir pour Christopher Froome qui s’y était révélé en 2012, en l’emportant en solitaire. Cette année, c’est la seule difficulté du final et c’est toujours compliqué pour les leaders de savoir comment vont répondre les jambes avec le changement brutal de rythme, au gré des 5,6 km d’ascension avec un passage à 20 % ! On pensait que Richie Porte (BMC), après avoir fait rouler son équipe pendant de nombreux kilomètres derrière les échappés, allait porter une grande attaque dans la Planche, mais c’est Fabio Aru (Astana) qui a ouvert le feu, à 2,6 km du sommet. Le Sarde attaque très franchement et fausse compagnie aux autres leaders qui ne peuvent que constater sa supériorité. Parfaitement à l’aise dans la pente et face au dénivelé très changeant, il conserve 16 secondes d’avance sur la ligne d’arrivée devant Dan Martin (Quick-Step Floors) et 20 secondes sur le duo Christopher Froome (Sky) et Richie Porte. Romain Bardet (AG2R La Mondiale) prend la 5e place à 24 secondes. Cette belle victoire fait de Fabio Aru un autre prétendant à la victoire, lui qui n’a pu disputer le Giro à cause d’un genou enflammé et qui semble en très grande forme. Cette étape a aussi montré que la Sky n’a pas du tout écrasé le premier test en montagne, comme ils avaient coutume de le faire les années précédentes. Christopher Froome n’a pris que 4 secondes à Romain Bardet, 6 secondes à Alberto Contador (TrekSegafredo) et 14 à Nairo Quintana (Movistar), même si ce dernier semblait déjà bien émoussé. De bon augure avant les premières joutes en haute montagne !
Greg LeMond (vainqueur des Tours 1986, 1989, 1990) « Si j’avais été Porte, je n’aurais pas laissé le peloton comprendre que j’allais attaquer. Une équipe qui prend la chasse vise la victoire d’étape »