Pas seulement aérodynamique
Apparu sur les routes du Dauphiné et du Tour de Suisse, le nouveau Reacto 3 a été présenté en grande pompe avant le départ du Tour 2017. La machine est aérodynamique certes, mais Merida n’a pas mis ses oeufs dans le même panier en apportant autre chose qu
Le vélo aérodynamique est une longue histoire chez Merida depuis que le premier Reacto (2011) a fait son apparition. À l’origine, le vélo affichait sa destination avec un tube de selle profilé et des passages internes. Au premier regard, on comprenait qu’ici le but était de laisser la plus petite empreinte possible dans l’air ambiant. Bien mais un poil réducteur. Le Reacto 2 (2014) reprenait des éléments du vélo de chrono afin d’être encore plus « performant » mais il faisait aussi la part belle au confort en intégrant un insert élastomère dans sa tige de selle. Résultat : cette machine était classée au top des vélos aérodynamiques tout en se montrant un peu plus polyvalente. La réglementation UCI ayant été légèrement modifiée, le Reacto 3 tire parti de ces nouveaux critères permettant de baisser le triangle arrière et d’utiliser un triangle avant aux spécificités NACA, et donc de diminuer la traînée de façon sensible.
À L’AISE DANS LE VENT !
Ce cadre doit être considéré comme un système complet dont la tige de selle et le guidon sont des prolongements directs. La tige de selle dispose de deux reculs de selle possibles. Elle comporte un insert en élastomère, le S-Flex, qui procure un gain de 24 % en confort vertical. À l’avant le combo carbone Vision Metron 5D, dont les lignes prolongent parfaitement celles du cadre, participe de façon active aux performances du vélo face au vent. Le Reacto 3 gagne alors près de 4 % en soufflerie par rapport au Reacto 2. Face à un Scultura, le vélo montagne de la marque, l’avantage se porte à 8,5 %. Mais concrètement, cela donne quoi ? Pas moins de 18,1 watts d’économisés à 45 km/h pour Vincenzo Nibali, et pour un cyclosportif avec une vitesse de croisière de 30 km/ h, c’est la possibilité de rouler à effort égal environ 500 m/h plus vite, soit 3 minutes gagnées sur 100 km… sans rien faire. Et cela sans compter que le gain aérodynamique existe aussi quand on est dans la roue d’un autre cycliste. C’est bien, mais le nouveau Merida Reacto présente d’autres atouts. Il est plus léger de 335 g que la version précédente portant le poids total du châssis ( kit cadre-fourche-tige de selle-direction) à 1 666 g. La rigidité reste identique à celle du Reacto 2, donc suffisante pour supporter le déluge de watts des sprinteurs ! Confortable, rigide, aérodynamique bien sûr, le Merida est nettement plus polyvalent qu’on ne l’imagine, d’autant qu’il permet aussi le montage de pneus en section de 28 mm. Il est décliné en deux versions : le CF4 et le CF2. En plus des différences de carbone qui apportent à la fois la rigidité et le poids, il existe quelques écarts de géométrie. Le CF4 est orienté compétition, on retrouve donc une douille très basse qui permet une position plus aérodynamique que sur le Reacto 2. Le CF2 a lui une douille plus haute de 15 mm que le CF4, ce qui lui ouvre un public plus large typé cyclosport. Côté poids, le CF4 reste le plus léger avec 1 628 g contre 1 796 g pour le CF2.
DOUBLE FREINAGE !
Le Reacto 3 (CF4 ou CF2) est disponible à la fois pour le freinage traditionnel, avec un étrier Direct Mount à l’avant et un autre sous la boîte de pédalier, et pour le disque bien entendu. Même si ce choix peut paraître étonnant pour un vélo aérodynamique, les tests n’ont pas révélé d’effet négatif lié à ce type de solution. Les rotors sont de 160 mm et les étriers reposent tant à l’avant qu’à l’arrière sur de petits « radiateurs ». Ceux-ci permettent de dissiper quelques dizaines de degrés lors des freinages appuyés. On retrouve des montages en Shimano bien sûr, mais aussi en Sram sur cette gamme qui ne sera finalisée que pour l’Eurobike. On peut cependant affirmer qu’il y aura des modèles aux couleurs de l’équipe Bahrain Merida pour les fans et les amoureux de beaux matériels.