Le Cycle

Un bel hommage rendu à Darrigade

Narrosse (Landes) – Une sculpture géante dédiée à André Darrigade, commandée par la mairie de Narrosse, a été installée sur un rond-point de la rocade contournan­t la commune.

- M.B.

Deux photos de 1956, présentées à André Darrigade, ont déroulé la pelote aux souvenirs. « C’est à Pau où je reprends le maillot jaune avant de le perdre le lendemain, dit-il. Ce jour-là, je suis battu au sprint par Defilippis, et à Paris Roger Walkowiak gagne le Tour. » Considéré comme l’un des plus grands sprinteurs français, André Darrigade remporta 22 étapes sur le Tour et deux fois le maillot vert (1959 et 1961), le Tour de Lombardie (56) devant Coppi, Magni et Van Looy et un titre mondial à Zandvoort en 1959, le plus beau souvenir de sa carrière. Rien ne prédestina­it André Darrigade, natif de Narrosse, à embrasser une carrière cycliste. Un vélo équipé d’un guidon de course offert par un oncle à l’âge de 10 ans a changé son destin. « J’allais au catéchisme à vélo et on disputait des sprints avec les copains, se souvient-il. Je gagnais souvent, j’aimais ça ! » Il attend 18 ans pour s’aligner avec Yves Sanguinet et Frantz Bergen aux samedis cyclistes sur piste à Bordeaux. Sa pointe de vitesse fait merveille, et il se qualifie pour la finale à Paris. Dans la capitale, il bat la vedette de l’époque Antonio Maspes. Conseillé par Roger Lapébie, le Landais s’essaie à la route. Enrôlé par le Vélo-Club Courbevoie-Asnières, André Darrigade s’y endurcit. Il passe pro sous le maillot Laperne en 1951 et se classe d’entrée second de l’Écho d’Alger. À l’heure de la reconversi­on, Félix Lévitan le met en relation avec un responsabl­e de dépôt de presse. L’affaire est concluante. Après une expérience à La Teste-de-Buch, il s’installe à Biarritz en 1970 où il travaille jusqu’en 2004. Désormais, André Darrigade coule des jours heureux non loin de la grande plage. Il s’intéresse aux choses du vélo et suit les performanc­es de Romain Bardet et des sprinteurs Arnaud Démare et Nacer Bouhanni. Un Démare en qui il voit un possible postulant au maillot vert sur les Champs-Élysées d’ici quelques années. Élus, officiels, invités et anciens cyclistes étaient à ses côtés pour inaugurer sa sculpture, le 12 juillet dernier à Narrosse, et lui rendre hommage.

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À Pau en 1956, en jaune au côté d’Yvette Horner, maillot qu’il perdra le lendemain.

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