Un demi-tour du monde

Roche-la-Molière (Loire) – Dans le cadre de « Curieux voyageurs », un festival de voyages organisé chaque année à Saint-Etienne, Nicolas Ternisien est venu parler de son périple.

«Mon idée, c’était de partir du Japon pour arriver chez moi, en région parisienne », nous confie Nicolas Ternisien, un jeune Normand originaire de Dieppe, qui travaillait dans la climatisation avant de démissionner pour accomplir son extraordinaire voyage sur deux-roues. Il s’est donc envolé pour le pays du Soleil-Levant, pour une randonnée de 38 000 km, d’avril 2009 à décembre 2011, en passant par la Chine, l’Indonésie, l’Asie du Sud-Est, l’Asie centrale, la Turquie, la Slovénie, la Suisse, soit un total de 25 pays ! « Mon carburant, ce sont les échanges, les contacts avec les habitants » , ajoute-t-il. Mais problème, son vélo, de type rustique, était beaucoup trop lourd, 75 kg avec les sacoches ! Si bien qu’il lui a fallu « très vite s’alléger ». Il était accompagné au début de son ami Nicolas. « Puis nos chemins ont divergé car on avait du mal à rester ensemble ». Rien n’était préparé à l’avance, tout se passait au feeling. Quand je ne sentais pas la situation, je ne restais pas. En revanche, l’Indonésie, ce fut un séjour parfait de six mois avec toutefois une galère dans un parc naturel avec deux jours d’efforts pour parcourir 15 km sur un épouvantable chemin abrupt et boueux. » Nicolas n’avait pas emporté de GPS, « j’avais envie d’être libre » . Il avait emporté des cartes et une boussole. Côté technique, il avait divers outils et une boîte de Rustines. Aux Philippines, une jante s’est cassée. « J’ai eu recours aux ateliers sur place, je m’y incrustais presque, c’était le système D. » Quant à l’accueil rencontré dans ces 25 pays, c’est l’Iran qui sort du lot. « J’ai adoré ce pays ! » , s’exclame Nicolas Ternisien. « La gentillesse des Iraniens est incroyable, en dépit de l’image négative donnée par les politiques. Les gens sont prêts à tout offrir, le repas, le gîte, la connexion Internet.» Interviewé par la télévision irakienne, on le reconnaît et on le salue sur la route. « J’étais presque une star ! », s’amuse-t-il. Au total, pas de problèmes graves si ce n’est une chute provoquée par un chauffard, sur la route du retour, à quelques pas de son domicile. Nicolas a écrit ses souvenirs dans un livre auto-édité intitulé « Un demi-tour ». De plus, il organise des séjours guidés à vélo (voyagesdailleurs.com). L’autre demi-tour, d’Europe vers le Japon, est sans doute en train de mijoter dans sa tête.