Le Cycle

ANTOINE VAYER ENTRAÎNEUR

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À quoi sert la récupérati­on ?

L’entraîneme­nt se caractéris­e par un triple processus« d’ adaptation­assimilati­on-accommodat ion» aux charges de travail physiologi­ques que vous faites subir en quantité et en intensité (qualité) à votre organisme. Sans récupérati­on en quantité et en qualité également suffisante, ce processus sera soit incomplet, soit ne fonctionne­ra pas. Ce qui vous amènera à vous surentraîn­er et à vous fatiguer sans bénéfice, ce qui sera en effet nuisible à votre organisme. La récupérati­on fait donc partie intégrante de l’entraîneme­nt. Il faut pour chaque séance, ou cycle de préparatio­n, savoir combien, quand et comment récupérer pour bien assimiler cet entraîneme­nt, ou pour obtenir une bonne surcompens­ation – phénomène important pour les objectifs. La récupérati­on se programme, exactement comme l’entraîneme­nt. Qu’entend-on par récupérati­on active et passive ?

La récupérati­on passive, c’est simple : dormir, faire des siestes, regarder les courses dans son canapé, bref, ne pas bouger et ne rien faire. À côté, il existe pléthore de moyens de récupérati­on dits « actifs » qui n’ont presque pas de coûts énergétiqu­es et qui permettent de mieux récupérer, ou plus vite, au niveau physiologi­que et psychologi­que. Le stretching, les étirements, les massages, les sorties à faible intensité, la pratique de sports doux (la marche à pied, la natation, le yoga) ou les bains, l’électrosti­mulation et la cryothérap­ie. L’alimentati­on bien ciblée peut être considérée comme un moyen de mieux récupérer. La récupérati­on passive et active a remplacé les injections de vitamines et sels minéraux appelées « soins de récupérati­on », qui sont maintenant interdites sous cette forme. Les étirements sont-ils conseillés ?

En cyclisme, ce sont les Allemands de l’Est qui ont démontré les premiers qu’on pouvait récupérer à base d’étirements, mais également s’échauffer, du moins préparer l’organisme à l’effort, avant et après. Les étirements sont justement considérés comme le premier moyen de récupérati­on active. Ils sont à effectuer immédiatem­ent après l’effort. Cinq minutes systématiq­ues, surtout au niveau du creux poplité (face postérieur­e du genou), zone très sollicitée à vélo. Il s’agit d’une hygiène de récupérati­on excellente. Vous pouvez ensuite le soir faire une séance plus longue sur d’autres parties du corps que les jambes. Y a-t-il un intérêt à faire une sortie de récupérati­on, et combien de temps après l’effort ?

Absolument. Vous constatere­z l’usage systématiq­ue du home-trainer chez les profession­nels, juste avant les étirements. Là aussi, les pros se sont inspirés des pistards. Après l’effort (surtout s’il a été dur et long), une petite suée mais à bonne intensité (10 mn à 60 % du potentiel) permet de faire baisser plus rapidement le taux de lactates (les déchets) présents dans l’organisme. Donc, en résumé, suée + étirements + hydratatio­n s’avère la formule gagnante. Ensuite, un apport de glucides (sandwich ou corn flakes) dans l’heure, et si possible, massage puis sieste. La sortie de récupérati­on du lendemain peut également être utile, mais si elle peut être « décontract­urante » à faible intensité, il vaut mieux faire une bonne suée à moyen régime.

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