Le Cycle

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Court d’assise…

Titulaire de brevet d’État et de quelques années de médecine, j’ai acheté Le Cycle pour le dossier “Selles”. En effet, je fais du vélo depuis tout petit et je vais sur 60 ans. Or, dès l’avènement des cuissards modernes, j’ai toujours eu mal au « cul », ce qui m’aurait permis ces dernières années, avec l’achat de selles, de faire un superplais­ir à ma femme chez Cartier. Donc, tout y est passé : courtes, longues, creuses, ouvertes… jusqu’au moment où Selle Italia a refait la Turbo, celle de ma jeunesse. « L’expérience est une lanterne qui n’éclaire que le chemin parcouru » , disent les Chinois. Donc retour aux sources et fin des emmerdes de joufflu ! Cela dit, les selles ouvertes type SMP ou autres ont été pour moi les pires : pli du cuissard, échauffeme­nt, escarres. Bref, l’enfer, et j’ai fini par comprendre que le trou, c’est du vide (Lapalisse, merci), que le vide, ça diminue la surface d’appui et donc augmente la pression sur les zones qui restent en contact. Maintenant, je trouve dommage que vous n’ayez pas abordé le sujet des positions sur la selle (bec, creux, croissant) et des répercussi­ons que ces positions ont sur l’effort et des groupes musculaire­s qu’elles semblent chacune recruter différemme­nt. En effet, lors de mes sessions sur Wattbike, je me suis aperçu que pour une fréquence de pédalage donnée et à intensité constante, la puissance développée et les sensations de douleur changeaien­t ! Un bec de selle, par exemple, recrute plutôt les quadriceps et ischio-jambiers, et moins les fessiers, tout en permettant un passage des points morts plus facile. Pourquoi alors prôner un calage définitif sur la selle ? La pédalée au niveau anatomique est un geste très complexe utilisant toute la latitude articulair­e de l’appareil locomoteur, peut-être eut-il été judicieux d’aller au bout de votre sujet en interrogea­nt des ergonomes et des médecins du sport à ce sujet ? @ Francis Ouddane Mahet L’appui sur une selle s’effectue sur des zones dures (les ischions) et non sur des tissus mous. Ce qui fait que des selles comme les Proust ou les ISM fonctionne­nt parfaiteme­nt sans bec, donc sans appui avant. Si l’appui s’effectue sur les zones molles, on ressentira forcément les maux que vous décrivez. Les études de position, et les praticiens qui s’en occupent, tiennent compte de la selle dans leur calcul puisqu’ils partent de la position du bassin dans l’espace. Mais si vous changez de selle, toute votre position est alors modifiée. Ils peuvent éventuelle­ment vous orienter vers un modèle ou un autre. Mais pour le confort, il est très important d’être bien posé sur son vélo, et là on parle d’avoir les bons angles de travail pour les articulati­ons de la jambe. Une mauvaise position globale fera que la poussée vers le bas du pédalage muera en poussée vers le haut, qui modifiera la zone d’assise en réaction. Si on gagne de la puissance en passant sur le bec, c’est surtout parce qu’on modifie les angles du genou et de la hanche. Et qu’étant donné l’inconfort induit, on utilise plus son poids dans le pédalage. Chose qu’on peut aussi faire en plaçant l’appui ischiatiqu­e au bon endroit comme sur les vélos de chrono, où on réduit le recul de selle. Par ailleurs, l’appui ne s’effectue pas sur une grande surface, les parties « évidées » ont pour vocation de permettre à des zones sensibles d’éviter le contact. Sinon, en termes d’ergonomie, la position sur un Wattbike n’est pas forcément une référence. Manivelles de 170 mm, difficulté à prendre les bons référentie­ls pour les réglages… Même si on peut remplacer cintre et selle. Au niveau des plis du cuissard, un cuissard bien ajusté les supprime.

Selle et géométrie

J’ai trouvé très intéressan­t votre article du n° 493 sur les selles. Je recherche pour ma part une selle plate ou ronde, typée cyclotouri­sme, de 135 à 140 mm de large et présentant un fort recul de la position du creux de selle et/ou de la zone “70 mm” par rapport au chariot. Vous aviez publié naguère un autre très bon article présentant la géométrie des différente­s selles. Mais je pense qu’il doit être un peu dépassé compte tenu de l’évolution des modèles.

@ Daniel Guerrier Nous n’avons pas procédé à ces relevés sur les selles actuelles. Maintenant, si vous allez en magasin avec un pied à coulisse, vous pourrez effectuer cette mesure in situ. N’oubliez pas que la selle s’use, et qu’au cours du temps, elle évolue et se déforme, et la zone d’appui peut migrer.

Campagnolo au plus court

Utilisateu­r de Campa’ depuis cinquante ans et roulant sur des routes souvent très pentues, j’ai été confronté au même problème que votre lecteur de mars. Ci-dessous, deux solutions ad hoc pour mes vélos. Le triple plateau : moyen évident mais curieuseme­nt négligé par les constructe­urs, alors qu’il y a là un créneau à exploiter chez tous les seniors. J’ai un triple 28 - 38 - 48 + boîtier Strongligh­t : 70 € ! Ça fonctionne avec un dérailleur avant Shimano 105 triple (30 €). Maintenant, les leviers. Je suis revenu aux vieux Quick Shift Record, qui sont compatible­s triple (comme tous les anciens Campagnolo, d’ailleurs). Ces manettes donnent une course de câble plus importante et ont un grand nombre de crans, ce qui permet un réglage fin du dérailleur avant. On peut trouver des leviers Quick Shift Xenon pour 85 €. Shimano pour Campa’ : l’entraxe pignonscas­sette Campa’ 10v est 4,12 mm. Si vous récupérez les pignons (épaisseur de 1,6 mn) d’une cassette 10v Shimano 11 - 32 ou 11 - 34 (facile à démonter : 3 goupilles axiales à chasser) et vous les assemblez avec des entretoise­s d’une cassette 9v Shimano (épaisseur de 2,56 mm), vous obtenez un entraxe pignons de 4,16 mm qui correspond au Campa’, à 0,04 près. Vous n’aurez plus que 9 vitesses (supprimez le 11 dents et vous aurez une 13 - 32 ou une 13 - 34), mais vous pourrez avoir un grand pignon de 34 dents qui est acceptable par le dérailleur Campa’. Bien sûr, il faudra monter un corps de roue libre Shimano sur la roue arrière. Coût total : environ 140 €. Il faudra également optimiser la longueur de chaîne. À la limite, montez une chaîne polyvalent eS hi man oCampagnol­o, type Yaban. J’ espère que ces solutions aideront les « anciens ». @ Palou88 Avec une chaîne neutre, on peut aussi directemen­t utiliser une cassette Shimano ou Sram, en 9, 10 ou 11 vitesses, avec une indexation Campagnolo, si la roue comporte un corps au standard Hyperglide (Shimano). Il faut que le dérailleur arrière soit compatible avec le 32 ou le 34 dents.

Et les vélos cyclotouri­stes ?

Je suis lecteur de votre revue depuis plusieurs années et j’en apprécie vraiment le contenu. J’ai 71 ans et je pratique le vélo depuis quarante ans, à raison de 4 000 km par an (moins qu’il y a dix ans, c’est sûr !). Je roule en club et j’ai de plus en plus de mal à suivre, aussi j’envisage d’acheter un VAE de route, comme un Orbea Gain. Pourriez-vous consacrer un dossier sur ces vélos qui vont, je pense, se multiplier, car les gens de mon âge amoureux du vélo voudraient bien continuer à suivre les copains. De plus, dans les essais des vélos, il faudrait tenir compte des cyclotouri­stes comme moi et essayer des vélos prévus pour cette pratique.

@ Philippe Ricolleau Un article est en effet prévu. Les cyclos purs et durs ne sont pas nombreux. La catégorie de vélos qui s’en rapprocher­ait le plus est celle des Gravel qui sont orientés découverte, aventure et confort. Décathlon lancera sa gamme de vélos cyclotouri­stes Triban dans quelques mois. Mais à part les production­s artisanale­s, il n’y a plus guère que les vélos cyclosport­ifs pour contenter les cyclotouri­stes. Et nous en passons quelques-uns déjà, comme les Roubaix, Synapse, Defy… Des machines orientées confort, certes pour des allures rapides.

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