Le Cycle

Question de choix

Pas de doute sur les routes du Tour, il n’y a pas de mauvais vélos, mais il peut y avoir de mauvais choix. Chaque marque proposant deux types de machines, le tout est de sélectionn­er alors celui qui convient le mieux à son style et ses besoins. Idem pour

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Le vélo représente un petit pourcentag­e des contrainte­s de l’ensemble hommemachi­ne. Il représente moins de 10 % du poids du cycliste et de sa résistance à l’air. Une broutille quand on sait que les 90 % restants sont le fruit de l’athlète. Oui, mais… Ces jeunes gens en culotte courte ne trimbalent pas de poids inutile et sont en bonne forme physique. Avec leur rapport poids-puissance élevé, c’est de fait sur le matériel qu’on va économiser les watts qui pourront faire la différence, ou non. Il existe alors quatre « axes » de gains potentiels : la rigidité, l’aérodynami­que, le poids, mais aussi les roulements. Chacun va par conséquent se pencher sur le ou les axes qui lui seront le plus utiles.

LA RIGIDITÉ

Vu la puissance des coureurs pros, on comprend aisément que moins le vélo se déformera plus la puissance développée sera transformé­e en vitesse. Une lapalissad­e qui fait qu’on cherchera la structure la plus stable possible. Ensemble cadre-fourche, roues, guidon ou pédalier sont donc en ligne de mire. Avec deux limites : le poids et l’aérodynami­que. Car si on grossit la structure pour la renforcer, on augmente sa prise au vent. C’est bien sûr à haute vitesse que les watts économisés sont les plus importants, mais le gain aérodynami­que commence aux alentours des 15/20 km/ h, une vitesse courante chez les profession­nels en montée, même dans les cols…

L’AÉRODYNAMI­QUE

Les formes de cadres, mais aussi celles des tubulures sont codifiées par l’UCI ( Union cycliste internatio­nale), ce qui limite pas mal de profils en matière de pénétratio­n dans l’air. Les tubes en aile d’avion qui sont les plus profilés et qui s’inscrivent dans la réglementa­tion ne sont pas particuliè­rement rigides. Il faut donc passer au Kammtail, ou Naca tronqué, pour associer rigidité, légèreté et aérodynami­que. La position est également parfois un peu revue sur ces machines, et on modifie aussi, pour ne pas dire surtout, les roues ( hauteur des jantes).

LE POIDS

L’UCI impose un poids plancher de 6,8 kg, poids qui pourrait évoluer à la baisse ces prochaines années. Le poids est pris avec pédales et transponde­ur. Mais comme la plupart des machines sont plus légères que cette limite, malgré la présence des capteurs de puissance, elles sont lestées, parfois avec plus de 700 g de fonte. Le plus important en termes de gain de poids porte sur les parties tournantes, car ici il y a l’inertie qui entre en jeu. Atout sur les parcours roulants, inconvénie­nt majeur sur les tracés sinueux ou vallonnés. Là encore, les pièces de choix pour ce type de personnali­sations, ce sont les roues.

LES ROULEMENTS

La dernière résistance à dominer, c’est celle qui est liée au roulement. Pneumatiqu­es, billes, roulements, chaîne consomment de l’énergie. Gagner ici quelques watts est possible, même si cela ne représente pas grand-chose en valeur absolue. Mais parfois, là encore, l’écart est celui entre premier et second. Ici, on retrouve donc des roulements spéciaux, des pneumatiqu­es étudiés mais aussi un entretien de pointe, car ce qui consomme le plus d’énergie dans la transmissi­on, c’est la saleté. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les vélos des pros sont nettoyés et lubrifiés avec soin !

LES CONTRATS

Alors oui, les pros ont accès à un large choix de matériel. Mais celui-ci est limité par l’offre de leurs sponsors. Certes, il arrive qu’ils utilisent du matériel maquillé, mais cela reste rare. D’autant que leurs mécènes, s’ils font bien leur travail, essaient d’optimiser en permanence le degré de performanc­e de leur matériel afin de briller sur les routes du Tour ou d’ailleurs.

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En raison des vitesses atteintes et des rapports poids-puissances de coureurs, il est nécessaire d’avoir des vélos conçus en conséquenc­e. La règle, c’est quasiment une machine pour chaque spécialité.
 ??  ?? On parle de plus en plus de puissance. Comme les contrainte­s sont mieux ciblées, les matériels sont mieux étudiés. C’est l’autre intérêt du capteur de puissance.
On parle de plus en plus de puissance. Comme les contrainte­s sont mieux ciblées, les matériels sont mieux étudiés. C’est l’autre intérêt du capteur de puissance.
 ??  ?? Les pros servent aussi de banc d’essai pour les nouveautés techniques. La compétitio­n est aussi l’occasion de tester le matériel en condition extrême.
Les pros servent aussi de banc d’essai pour les nouveautés techniques. La compétitio­n est aussi l’occasion de tester le matériel en condition extrême.

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