Le Cycle

Protocole : mode d’emploi

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Les commotions cérébrales comportent des risques impliquant la rapidité de leur prise en charge. Selon les études disponible­s, elles représente­raient dans le cyclisme entre 1,3 et 9,1% des blessures. L’objectif fixé par le directeur médical de L’UCI, le professeur Xavier Bigard, vient d’être atteint début décembre, avec l’élaboratio­n d’un protocole permettant de déceler les commotions et d’assurer leur traçabilit­é dans la traumatolo­gie du cyclisme.

Le texte, en vigueur à partir de la saison 2021, s’appliquera aux discipline­s cyclistes du calendrier internatio­nal UCI. Il est le fruit du travail d’experts (médecins, scientifiq­ues et neurologue­s) mené depuis2019.

Contenu et problémati­que des détections

Le texte fixe des recommanda­tions relatives au sport cycliste dont la diversité de ses discipline­s (route, piste, mountain bike, BMX racing, BMX freestyle, cyclo-cross, trial et cyclisme en salle) ne facilite pas la prise en charge des commotions cérébrales.

Trois conditions doivent être remplies: rapidité d’accès au coureur blessé et son évacuation, pose d’un diagnostic et décision rapide (retrait ou réintégrat­ion dans la course). Les discipline­s de la route, du mountain bike et de la piste (omnium) sont celles où les délais d’interventi­on se révèlent les plus longs.

Nécessité d’une formation pour les non-profession­nels de santé

La formation des entraîneur­s, des directeurs sportifs, des mécanicien­s et des coureurs à la reconnaiss­ance des signes de commotion cérébrale est recommandé­e. Ce sont souvent ces intervenan­ts qui sont les témoins de la chute du coureur. Les gestes réflexes, les signes suspects de commotion évaluant la condition de l’athlète (hébétude, équilibre, maux de tête, élocution, vision) et l’aide à la décision rapide sont explicités. Le diagnostic doit être confirmé par le médecin de course. En l’absence de signes suspects, le service médical procède à un test d’orientatio­n dans le temps et l’espace (questionna­ire de Maddocks) et de maintien de l’équilibre. Le coureur est tenu de passer un examen concernant l’approche neurocogni­tive après la course. Cet examen sera renouvelé le lendemain matin.

Le retour à la compétitio­n

L’athlète victime d’une commotion cérébrale est mis en repos complet (de 24 à 48 heures). Son retour à la compétitio­n s’effectue après une semaine de repos au minimum (deux semaines pour les Juniors). Une déclaratio­n médicale obligatoir­e des cas de commotion cérébrale est faite au directeur médical de L’UCI. Face aux chocs répétés ou pas, obtenir une traçabilit­é individuel­le des commotions cérébrales dans les différente­s discipline­s du cyclisme apparaît comme salutaire.

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