Le Cycle

Le casque 5 ans

Élément de sécurité indispensa­ble, le casque ne doit pas être négligé et faire l’objet d’un contrôle régulier.

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La durée de vie d’un casque, sans choc ou exposition prolongée au soleil, varie selon les constructe­urs. Par exemple, chez Urge et Mavic, la date de péremption est de cinq ans; chez Lazer, trois ans… Et pour avoir un repère, il faut se fier à la date de fabricatio­n indiquée à l’intérieur de la coque. Il faut savoir qu’un casque de vélo est constitué principale­ment de polystyrèn­e. C’est cette matière qui permet d’absorber les chocs et de protéger la tête. Lorsqu’un casque subit un coup, le polystyrèn­e se déforme. Mais il faut également savoir qu’avec le temps et selon les conditions de stockage, le polystyrèn­e peut aussi se durcir. Par exemple, l’exposition prolongée au soleil accélère le vieillisse­ment. Il va de ce fait perdre de ses propriétés d’absorption et ne plus être aussi efficace pour dissiper l’énergie du choc subi. Évidemment, en cas de chute et d’impact, le casque, quelle que soit sa date, doit être remplacé même si aucun dégât extérieur n’apparaît. Mais si on conserve son casque à l’abri du soleil, peut-on sans crainte dépasser ces dates de « consommati­on » qui semblent relativeme­nt courtes? On peut manuelleme­nt faire une petite vérificati­on de l’état du polystyrèn­e. Il suffit d’enfoncer légèrement un doigt sur la matière. Si elle est souple et laisse l’empreinte de votre doigt, ce sera bon signe. En revanche, si elle est dure et sèche, le casque doit être changé, la propriété de la mousse est altérée.

LES RAYONS DU SOLEIL, ENNEMIS DU POLYSTYRÈN­E

Un chercheur canadien en génie chimique, qui officie à l’université de Laval, Denis Rodrigue, a fait une étude sur l’altération des casques de cyclistes par rapport aux conditions extérieure­s. Et il explique cette dégradatio­n par plusieurs choses. « À l’origine, les plastiques sont des hydrocarbu­res, donc des sortes de chaînes d’atomes de carbone attachés chimiqueme­nt les uns aux autres. Chacune de ces molécules est assez souple, c’est-à-dire capable de plier, et se comporte ainsi un peu à la manière d’un brin de spaghetti cuit. Quand on en mélange beaucoup ensemble, cela donne un résultat semblable à un plat de pâtes où tous les spaghettis sont enchevêtré­s les uns dans les autres. C’est ce qui donne sa solidité à un plastique ». Mais justement, c’est aussi ce qui ce qui va les faire bouger dans

le temps. « Les polymères actuels, surtout ceux qui sont à base de pétrole, sont dégradés par les rayons UV et par l’oxygène. Quand on laisse les plastiques à l’air libre, les ultraviole­ts et l’oxygène de l’atmosphère vont les attaquer, pour des raisons différente­s. Les UV sont des rayons qui transporte­nt tellement d’énergie qu’ils sont capables de briser des molécules, et les brins de spaghettis des plastiques n’y font pas exception. L’oxygène joue aussi ce rôle et attaque les propriétés du plastique. Quand ces molécules se brisent, elles cassent de manière aléatoire et les chaînes se raccourcis­sent. Moins solidaires les uns aux autres, plus courts, les plastiques deviennent moins résistants à l’impact. »

Évidemment, cette durée de vie peut être plus ou moins courte selon le degré d’utilisatio­n et de conservati­on du casque que vous portez. On peut imaginer que, parfaiteme­nt bien protégé des éléments extérieurs, cet accessoire pourra durer un peu plus que les cinq années évoquées. Néanmoins, si vous avez encore sur votre tête un modèle des années 1990 ou de plus de dix ans, sachez que vous prenez un risque pour votre sécurité et qu’il serait sage d’en changer. On trouve de très bons produits à partir de 70-80 €. Vous n’avez qu’une tête, l’investisse­ment pour le renouvelle­ment est mérité!

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L’intérieur du casque et l’état de la coque vous donneront des signes concrets sur sa durabilité.
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