Les Challenges
Les Trophées cyclosportifs animent chaque année le calendrier et récompensent les plus performants et assidus des participants. Même s’ils sont moins en vogue que par le passé, ils ont le mérite d’exister. Voici donc ce qui vous attend en 2021.
Depuis le lancement des cyclosportives au début des années 1980, les Trophées ont accompagné le développement de la discipline pour donner un supplément d’attractivité aux épreuves qui rejoignent un label. Les Trophées Label d’or de la FFC, National de l’ufolep, Passion… ou des initiatives privées comme le Grand Trophée, le Cyclo’tour Rotor ont animé ou animent encore la saison. Ce fut, aux plus belles heures du cyclosport, une bataille acharnée entre les meilleurs compétiteurs et des Teams privés pour décrocher les premières places dans les différentes catégories existantes. Mais il faut bien admettre que cet intérêt, qui pouvait parfois prévaloir sur l’épreuve elle-même, n’a quasiment plus cours ces dernières années. Si les Trophées subsistent toujours, que la création de nouvelles appellations démontre un intérêt toujours certain pour la valorisation des épreuves, l’engouement n’est absolument plus le même que par le passé. En résumé, les Trophées font partie des « murs » mais ne suscitent guère plus de ferveur, hormis quelques irréductibles qui viennent se disputer les premières places quand le Trophée en question est basé sur la performance. Cependant, à l’aune de ce constat un peu pessimiste, doit-on pourtant en conclure qu’ils sont amenés à disparaître?
UN ESSOUFFLEMENT INÉLUCTABLE? Loin de là, comme l’explique Jean-michel Richefort, vice-président de la FFC, qui évoque le Trophée Label d’or de la FFC, qui comptera 13 épreuves en 2021. « Côté organisateur, le Trophée suscite un intérêt certain. C’est avant tout un
label de qualité accordé par la FFC. Il est destiné à valoriser les épreuves qui sont candidates avec, comme condition de répondre à un cahier des charges spécifique. L’intérêt est réel pour certaines épreuves qui souhaitent l’intégrer car c’est un signe de reconnaissance pour celles-ci. Côté participants, le Trophée suscite l’engouement chez les premiers de chaque catégorie, soucieux de leur classement. Mais dire qu’il passionne l’ensemble des concurrents classés, je n’irai pas jusque-là. » Conscient qu’il devra sûrement être remis au goût du jour pour être un peu plus attractif, Jean Michel Richefort confirme que la question se pose. « Que faire pour redonner du pep au Trophée Label d’or ? C’est avant tout un classement basé sur l’assiduité et la performance. Une réflexion est en cours au niveau de la commission du Cyclisme Pour Tous pour faire évoluer ce Trophée et lui donner une seconde jeunesse. De nouvelles mesures sont à l’étude. Elles seront effectives en 2022. » D’autres initiatives un peu différentes montrent aussi qu’un Trophée peut être basé sur autre chose que la simple performance et ainsi touché des personnes qui d’ordinaire n’apparaîtraient pas dans les classements. C’est le cas du Challenge Assurances Vélo, créé par Guy Dauphin en 2017 et qui repart pour une 5e édition en 2021. L’originalité de ce Challenge, c’est qu’il ne repose pas sur la performance sportive mais plus sur l’assiduité et la régularité des kilomètres parcourus. « Le but premier est de valoriser les participants qui sont fidèles aux épreuves du Challenge et qui accumulent des kilomètres. On ne récompense pas les plus rapides mais ceux qui vont au bout. C’est une grande différence qui est autant appréciée par les partenaires que par les personnes récompensées. »
ATTIRER UN NOUVEAU PUBLIC
En effet, avec ce système de classement, ceux qui reçoivent les maillots de leaders ne sont généralement pas des habitués des podiums. « C’est ce qui est sympa, c’est que les personnes récompensées ne s’y attendent pas forcément et sont ravies de porter le maillot de leader. Cela les motive pour faire plusieurs épreuves et ainsi avoir une chance de le conserver. Pour les partenaires, l’intérêt est de toucher une population qu’on ne voit habituellement jamais sur les podiums et qui est pourtant au coeur de leur cible de clients. Avec 10 catégories d’âge représentées, chez les hommes et les femmes, on estime que les 10 premiers de chacune d’entre elles sont motivés pour continuer le Challenge et s’inscrire à de nouvelles épreuves. En moyenne, les gagnants tournent autour de 56 participations », poursuit Guy dauphin. Le choix des épreuves n’est pas non plus anodin, Guy Dauphin travaille par affinités et relation avec les organisateurs, et choisit des manifestations à taille humaine qui valorisent ce nouveau type de Challenges. « En 2021, on a trouvé un bon équilibre avec 11 rendez-vous, bien espacés dans le temps et concentrés dans le centre et la partie est de la France, facilitant les déplacements. »
Les maillots confectionnés par Chef de File sont ainsi envoyés après chaque cyclosportive aux leaders de chaque catégorie, qui, ensuite, peuvent le porter au rendez-vous suivant. Les vainqueurs finaux du Challenge sont ensuite conviés à une soirée festive, au Gala de Piste du Vélodrome national de Saint-quentin-en-yvelines, en fin d’année, pour recevoir les récompenses avec près de 15000 € de lots offerts par les partenaires. « Le concept du Challenge permet de capter les marques qui voient là un bon moyen d’avoir de la visibilité et, comme je le disais précédemment, de toucher d’autres personnes que les cadors des pelotons cyclosportifs. »
UN GAGE DE VISIBILITÉ
POUR LES PARTENAIRES
Si certains Challenges périclitent ou disparaissent, on pense notamment au Grand Trophée suite à l’arrêt d’organisation de plusieurs de ses rendez-vous historiques comme la Granfondo Gassin Golfe de Saint-tropez, la Bourgogne Cyclo, la Granfondo mont Ventoux Beaumes-de-venise, la Morzine Haut-chablais, la Vaujany et la Picarde baie de Somme, d’autres se développent comme le Cycling Challenge. Ce « nouveau » Trophée est une émanation du Cyclo’tour Rotor qui existait depuis plusieurs années et se développe, auquel s’ajoute un Challenge dédié aux épreuves de gravel, le Gravel’tour. Ludovic Valentin est à la manoeuvre de ce concept. « Pour le domaine du cyclosport, le Cyclo’tour Rotor regroupe 9 épreuves: le Raid des Alpilles, la Cyclo Sud-bourgogne, la Lozérienne Cyclo, Les 100 Ans de La Vache Qui Rit, la Granite mont Lozère, les Copains-cyfac, la Trilogie Maurienne, l’étape sanfloraine et l’alpinbike lac d’annecy. L’idée est de continuer de faire grandir ce Challenge qui a ses fidèles participants et qui présente aussi un intérêt pour les partenaires, qui gagnent en visibilité. Certes, on peut considérer que cela ne concerne que quelques dizaines de concurrents qui vont se disputer les premières places et accessits, mais cela dynamise malgré tout les différentes épreuves et leur donne un cachet particulier. » On le voit, malgré la disparition ou déclin de certains Trophées, d’autres manifestations apparaissent sur le devant de la scène ou se transforment pour susciter un regain d’intérêt parmi les cyclosportifs et rester attractives. Vous verrez aussi, dans la liste suivante, que beaucoup d’entre elles ont une vocation régionale et évitent ainsi de trop longs trajets pour y participer. En conclusion, laissez-vous tenter et prenez-vous au jeu!