Le vide pour rendement
Empreint d’un certain classicisme extérieur, le pneu n’est pas le plus exubérant des éléments d’un vélo. Certains ne le considèrent toujours pas à sa juste valeur mais encore comme un accessoire et non comme un périphérique primordial de la performance. Ce produit vieux de 148 ans, issu des inventions de Robert William Thomson, Charles Goodyear et John Boyd Dunlop, toujours composé de gomme, de caoutchouc et maintenant de fils, de composite, de silice, de noir de carbone, est destiné à retenir confinées des molécules d’air sous pression pour les transformer en rendement, en protection, en confort et en adhérence. Ces enveloppes produites par ce que l’on appelle encore les manufacturiers sont l’un des produits qui font appel à la chimie pure sur un vélo. La manufacture tient dans sa définition même un réel savoir-faire. Historiquement, il s’agit « d’un établissement industriel où la qualité de la main-d’oeuvre est primordiale », même si la fabrication a réalisé sa révolution industrielle. Boyaux, pneus, tubeless, tubetype: la guerre des genres aura-t-elle lieu? Finalement, peut-être jamais… si ce n’est en préférences. Quoiqu’un pneu à chambre se soit invité au palmarès d’une Classiques pavée, là où l’on n’aurait jamais mis une fibre carbone il y a quelques années. Mais le rendement du cycliste serait-il défini par de l’air? Oui. Par extension du « vide » si l’on s’en tient à l’infiniment petit et l’espace entre les molécules des atomes que forment l’air et le pneu lui-même. Pourtant, pour juger des performances que vous procurent ce vide et cette matière, il nous aura fallu pas moins de sept critères. L’invisible retient aussi l’attention d’un panorama complet de ce numéro. Celui des lunettes photochromiques qui filtrent les rayons du soleil invisibles à l’oeil nu. Le vide et l’invisible, la sensation et l’analyse, le vide et la matière, la performance tient plus que jamais à un fil ténu et à la fois si impressionnant.
Le pneumatique, ce produit vieux de 148 ans.