Bertin C133
Marque historique reprise il y a six ans par des proches du créateur, la marque Bertin propose un nouveau gravel, le C133. Son nom est hérité des randonneuses des années 1970 qui ont fait le succès de la firme. Dans l’air du temps, ce vélo possède de sérieux atouts.
Pour ce cadre de gravel, le fabricant a recours à une fibre de carbone composée de 75% de 24T (accompagnée de T700SC), de 22 % de T800 et de 3% de 3K sur les zones de renfort. Un assemblage relativement traditionnel qui donne la part belle à la fibre la plus souple, la T700. Côté détails, on trouve sur le châssis de nombreux points d’ancrage pour la bagagerie, ils sont d’ailleurs au nombre de 4 sur les fourreaux de fourche. Le C133 est donc paré pour le bikepacking, dans les limites de la résistance du cadre au poids de chargement.
Plusieurs montages sont disponibles après étude avec la marque. Dans le cas de notre vélo d’essai, l’assemblage avec un groupe Shimano GRX et des roues en carbone Zipp 303S permet de descendre sous la barre des 9 kg, une belle performance pour un produit gravel. En contrepartie, on atteint les 4700 €, le prix d’une belle machine pour la pratique. Ce montage est d’ailleurs plus orienté vers la performance que pour la randonnée. Les roues Zipp sont ainsi placées pour une optique compétitive. Dans le cas des randonnées au long cours et de l’itinérance, il est préférable d’opter pour un set plus polyvalent, un peu plus lourd peut-être mais moins coûteux.
JOUEUR ET NERVEUX
Le train roulant, monté de pneumatiques Tufo en tubeless, permet de donner immédiatement vie au Bertin. On se trouve au guidon d’une machine nerveuse, particulièrement facile à engager et tonique. En roues de 700 et pneus de 40 mm, l’ensemble fait presque penser à un bon vélo de cyclo-cross. L’effet est d’autant plus remarquable dans les zones techniques
et sur terrain gras. On se retrouve alors avec un vélo maniable et accrocheur. Mais ce type de pratiques reste loin de celle du gravel originelle et sur les chemins gravillonnés standard, nous sommes tentés d’en remettre une couche tant le Bertin se montre vif. On relance, on se prête à quelques jeux techniques. Bref, on s’amuse. Les roues
Zipp élèvent naturellement le niveau du montage ici. Heureusement, le groupe GRX est présenté en version mécanique, ce qui permet de ne pas faire exploser l’addition finale d’autant qu’en monoplateau, sur ce genre de machines, la transmission japonaise fait merveille. Il est préférable de passer sur du Di2 dans un objectif de compétition pure et pour l’aspect « luxueux ». Le cadre est d’ailleurs compatible pour l’intégration des connectiques. C’est la seule intégration possible, un aspect esthétique minimisé ici.
À l’heure de l’intégration totale, nous aurions préféré une douille de direction incluant la câblerie. Toutefois le Bertin reste pratique à gérer sur des questions de maintenance, surtout en itinérance.
CHÂSSIS POLYVALENT
En transmission mécanique ou électronique, roues en carbone ou non, le C133 peut être assemblé dans le but de plusieurs pratiques, plus ou moins sportives et se place comme un châssis polyvalent. À 1699 € le kit cadre, le budget est aussi facilement maîtrisable avec, en prime, une personnalisation possible. L’idéal pour les débutants ou les experts de la discipline.