Cyclos longues distances, ultras et relais
La préparation des sorties longues et des ultradistances ne se limite pas à un plan d’entraînement bien ficelé incluant des bornes, du dénivelé et encore des kilomètres. Elle doit impérativement englober la récupération grâce au sommeil et également via la nutrition, et pas uniquement durant la course ou sous forme de compléments. Voici comment peaufiner son alimentation. Par M.-C. Savelieff
Les besoins énergétiques quotidiens sur les ultradistances et courses longues permettent au cycliste de se prémunir de nombreuses déconvenues qui iront de la blessure au surentraînement, ou bien encore la fringale irrépressible liée à une mauvaise gestion de nos apports.
Bien sûr, chaque sportif est unique et selon son gabarit, son niveau d’entraînement, son âge, son sexe et les conditions climatiques, ses dépenses énergétiques varieront. Partons du principe qu’en ultra, on dépense beaucoup… et d’ailleurs beaucoup trop pour pouvoir compenser la balance énergétique uniquement au cours de l’effort. Donc inutile de vous amuser à analyser vos dépenses estimées en calories sur votre capteur d’activité en voulant absolument équilibrer la ratio pertes/apports énergétiques, et ce, pour 2 raisons principales:
✔ Vous seriez incapable de consommer autant de calories;
✔ Quand bien même vous vous en sentiriez les capacités, votre organisme en plein effort n’apprécierait pas le travail de digestion demandé au regard de la sollicitation cardiomusculaire que vous lui imposez.
À titre d’illustration, Inside Science a réalisé une étude analysant la dépense énergétique des coureurs cyclistes sur le Tour de France. Ces derniers y brûlent entre 6000 et 7000 calories par jour sur des distances moyennes de 180-200 km, soit près de 35 calories au kilomètre, et cela uniquement durant l’épreuve. En langage sportif, cela équivaudrait à consommer un gel tous les 3 km, soit plus de 60 gels par étape. En langage plus sédentaire, imaginez que ce ne sont pas moins de 24 hamburgers qu’il faut ingurgiter pour compenser les besoins liés à la course. Et sachant que l’épreuve ne dure « que » 5-6 heures, il faut aussi y ajouter les besoins énergétiques (certes moindres) des 18 heures qui restent d’une journée de 24 heures, soit 1800 calories, donc 7 hamburgers de rab. Bon appétit et surtout le lendemain, rebelote!