HAUTS-DE-FRANCE
> Pascal Houdot
Pascal Houdot est arrivé sur le tard au cyclisme et d’une façon peu conventionnelle. « À l’origine, j’étais skipper. Mais j’ai eu la malchance d’avoir une tumeur dans le dos et j’ai perdu un nerf à la jambe. J’accuse donc un déficit au quadriceps avec 30 % de puissance en moins à la jambe droite. Avec ce handicap, j’ai des problèmes d’appui et d’équilibre, et c’est un peu compliqué en bateau. Mon kiné m’a donc conseillé de faire du vélo », détaille le Dunkerquois de 53 ans. Pascal Houdot s’est pris au jeu au point d’augmenter rapidement ses capacités sur deux roues. « Mon kiné m’a mis au défi de finir le Rallye des Neuf Monts sur un parcours de 140 km avec 1 000 m de dénivelé. Et de fil en aiguille, je me suis tourné vers les longues distances avec plusieurs participations à la Marmotte. J’aime beaucoup l’introspection que requièrent ces épreuves », avance le Dunkerquois. Après avoir sympathisé avec l’organisateur de la French Divide, Pascal Houdot se décide à affronter ce Challenge en 2018. « Je voulais réussir quelque chose de marquant pour mes 50 ans. Je n’avais pas imaginé en m’y engageant que j’allais attraper le virus de l’ultra », assure celui qui travaille désormais dans l’événementiel. Lors de la French Divide, qu’il a terminée en 14 jours et 14 nuits, le Dunkerquois a appris à gérer la logistique et les bivouacs inhérents à ce type de défis. Cette première expérience en ultra a toutefois convaincu Pascal Houdot de revenir sur la route. « Dans l’off-road, avec le chargement et la fatigue, il faut beaucoup marcher. Et on ne fait pas du vélo pour marcher », témoigne le Nordiste. En 2019, Pascal Houdot s’est essayé aux 1200 km de la Born to Ride, avec une certaine frustration.
« Nous avons essuyé la tempête Miguel et nous avons été déviés de nombreuses fois. Nous avons dû effectuer une partie du parcours en fond de vallée avec les camions », regrette le Dunkerquois. Après une première participation à la RAF inachevée en 2019, car hors délai, dans la région d’annecy, Pascal Houdot a réussi à boucler ce Challenge l’année dernière. « En 2020, je suis parvenu à la terminer en un peu moins de dix jours. J’étais très content », se réjouit le Nordiste. Cette année, Pascal Houdot a l’intention de s’attaquer à la Race Across Belgium. Le report de l’épreuve, prévue à l’initiale à la mi-mai pour cause de crise sanitaire, n’est pas pour déplaire au cycliste dunkerquois. « Par rapport à mon entraînement habituel, faire un 1 000 km en mai, c’est un peu tôt », concède
Pascal Houdot. En dépit du Covid-19, le Nordiste a bien l’intention de se lancer d’autres défis à l’avenir. Où il aura encore l’occasion de faire de son handicap une force. « Je dois faire très attention à mon déficit à droite. Mais c’est finalement une force car je suis obligé de gérer », conclut-il.