Cervélo Áspero
Deux ans après la sortie de l’áspero, Cervélo décline son vélo de gravel en version premium. Il se pare du chiffre 5 et conserve une identité performance en s’équipant d’un capteur de puissance. Notre vélo d’essai, typé compétition en Sram Force, en est l
L’achat d’un vélo pour les graviers constitue pour des routiers un complément à leur pratique et une découverte des chemins non goudronnés. Mais les demandes s’étendent également sur des machines très haut de gamme. Cervélo propose donc un nouveau châssis pour l’áspero composé d’une fibre de grande qualité et disposant des dernières technologies du constructeur. Comme sur le Caledonia, l’intégration est totale pour les transmissions électroniques (compatibles également en mécanique), et ce cadre étrenne un pivot de fourche en forme de « C » afin de laisser passer les durits sur le devant de la douille. En Europe, seuls les trois vélos complets sont disponibles.
Notre modèle d’essai à 7999 €, un deuxième en Shimano GRX Di2 à 8499 € et un troisième en Red etap AXS à 10499 €, le fleuron de la gamme. Le kit cadre n’est proposé que sur le marché américain. Toutes les versions sont équipées d’un capteur de puissance
(4iii pour Shimano et Quarq pour Sram).
Pour compléter ces montages premium, on retrouve les roues maison Reserve 32 (moyeux DT Swiss 370 et 350), un cintre carbone spécial gravel, des pneus Panaracer Gravel King SK 38c et une selle Prologo Dimension. Quatre coloris très classe sont au catalogue. Du noir mat au Purple Sunset de notre monture testée, qui change de couleur (pourpre pailleté au doré) en fonction de l’angle de la lumière. Terrible sur les chemins !
UN ADN DE COMPÉTITION
Si tant est que ce soit utile pour ce type de machines, la firme canadienne annonce un gain de 3 W sur la traînée aérodynamique. Négligeable diront certains, mais utile d’un point de vue marketing. Le gain le plus important se situe au niveau de la masse puisque le nouveau châssis n’affiche que 900 g sur la balance, un gain de 10%. Les vélos, en taille 54, tournent aux alentours des 8,2 kg (8,3 kg pour notre modèle d’essai).
Une belle performance. L’áspero 5 a donc clairement un ADN de compétition. Il se destine à prendre le départ des nombreuses épreuves dédiées sur la planète, en attendant naturellement que l’état sanitaire s’améliore et que les voyages redeviennent envisageables. Il est toutefois possible d’utiliser l’áspero pour l’aventure et le bikepacking. Il n’y a qu’une seule fixation pour une sacoche sur le tube horizontal (fournie), mais en mode light, on peut adjoindre des sacs amovibles. Cependant, l’idée de cette pratique est limitée quant à la technologie employée sur ce produit
haut de gamme. Les bikepackers préfèrent effectivement les transmissions mécaniques afin de limiter les contraintes dues au rechargement des batteries des dérailleurs. Côté détails, on retrouve les inserts Trailmix qui permettent de modifier la chasse de la fourche, tandis que l’áspero peut accepter des pneus de 45 mm en roues de 700 et de 51 mm en 650b. Dans cette dernière configuration, on pousse davantage le Cervélo dans un esprit VTT, plus loin que ce que des routiers purs puissent demander à un gravel.
SUR LES CHEMINS
Avec un tel montage sur un tel châssis, il paraît évident que les bonnes sensations s’invitent à la sortie. Sur des chemins de gravel secs de la Drôme, nous avons pu découvrir toutes les qualités dynamiques de l’áspero.
Son faible poids l’avantage énormément sur tous les secteurs et sa géométrie course lui confère un caractère tonique exceptionnel.
Par curiosité, il faut d’ailleurs monter des pneumatiques de route (28 mm environ) pour comprendre son tempérament compétitif. Rien ne bouge sur le goudron et on se retrouve quasiment aux manettes d’un Caledonia.
De ce point de vue, seule la géométrie gravel (et la boîte haute) pourrait gêner les routiers purs et durs. Mais cela prouve que l’áspero peut être utilisé sur tous les terrains, comme vélo principal
– on devra juste adapter les braquets. Le monoplateau s’avère un peu juste pour les passages très pentus. Mais nous l’avons expliqué, le destin de ce vélo ne se situe pas sur ce genre de secteurs mais plutôt sur les chemins de gravel typiques. Une aspiration à traverser les plaines de l’ouest américain toute blinde en somme !