Turin voit la vie en rose
Le 8 mai, le 104e Tour d’italie s’est élancé de Turin. Le chef-lieu du Piémont accueillait les deux premières étapes, dont un contrela-montre individuel de 8 km tracé dans les rues de la ville. L’occasion de découvrir de nouvelles machines en ce début de printemps sur le premier Grand Tour de la saison. Texte et photos Sylvain Pigeau
Premier Grand Tour de l’année et nouvel événement après les Classiques de début de saison, le Tour d’italie permet souvent de découvrir du nouveau matériel.
En effet, les coureurs professionnels usent souvent de cette course comme d’un laboratoire d’essai pour les nouveautés de la saison suivante. En général, ces nouvelles pièces s’avèrent des éléments définitifs et non plus des prototypes.
Nous n’avons cependant pas trouvé de trace d’un nouveau groupe Shimano en 12 vitesses. C’est le cas également pour les châssis, dont certains, comme le Lapierre Xelius, commencent à avoir quelques saisons au compteur.
Au rythme où les choses évoluent aujourd’hui, il est en effet rare pour un cadre de dépasser les 3 ou 4 saisons avant qu’il ne soit renouvelé.
DU NOUVEAU CHEZ CERVÉLO
Sur la Flèche wallonne, en avril, Primož Roglič (2e derrière Julian Alaphilippe) roulait sur le dernier
Cervélo R5. Le nom n’est pas confirmé, mais il semblerait que ce nouveau châssis soit l’évolution du vélo de montagne de la firme canadienne. Cependant, sur le premier week-end de course à Turin, cette dernière mouture est restée sur les galeries des voitures de la Jumbo-visma, les coureurs préférant la machine aéro de la marque, le S5. Côté
è Les coureurs du Team Astana roulent avec le Wilier Filante plus aéro, dont les haubans sont très écartés. paddocks, nous avons constaté une nouvelle fois la progression des pneus tubeless au profit des boyaux, ainsi que des sections supérieures à 25 mm. Toutefois, nous avons pu estimer la proportion entre les pneumatiques sans chambres et les boyaux à environ 30%, contre plus de 40 au départ de Paris-nice début mars. Cette tendance vient
compléter également l’implantation impressionnante des freins à disques dans les formations. Les deux technologies allant souvent de pair, tout comme l’élargissement des jantes, et donc des sections de pneumatiques, sans perte de rendement constatée. En revanche, sur le contre-lamontre, de nombreuses équipes n’utilisent pas les nouveaux systèmes de freinage. Certains constructeurs ne disposent pas de modèle « TT » à disques (Colnago), d’autres ne proposent pas de modèles certifiés par L’UCI (le cas du Scott Plasma destiné au triathlon) et les dernières, équipées par Campagnolo (Ag2rcitroën Team par exemple), ne bénéficient pas de leviers « time trial » hydrauliques (ils n’existent pas dans le catalogue de l’équipementier italien). Mais cela n’a pas empêché Filippo Ganna de remporter le premier c-l-m à près de 60 km/h de moyenne sur son Pinarello Bolide à patins. Si tant est que le champion du monde de la spécialité ait pris le temps de freiner dans les rues de la ville de Turin entre deux dédicaces à ses supporters.