L’après-covid encore trop lointain
Bastia (Haute-corse) – Déjà réduit avant la crise sanitaire, le calendrier sur route insulaire inspire les plus grandes craintes au comité régional qui accuse, cette année, une diminution de ses licenciés. L’espoir reste de mise malgré tout, comme l’envie
La GT 20 n’aura pas lieu cette année. L’annonce par le CESR, club organisateur, du report à la saison 2022 de la première cyclosportive par étapes n’a pas été une vraie surprise. Au mois d’avril, le contexte sanitaire ne laissait rien entrevoir de bon. L’opportunité d’un grand rassemblement sportif largement alimenté depuis le continent non plus. L’annonce a malheureusement suivi de trop nombreuses annulations ou, selon le scénario le plus optimiste, des reports à une date forcément inconnue. Le calendrier cyclosportif qui aurait pu être plus étoffé cette année en a souffert. Le retour du col de Bavella au coeur d’une épreuve initialement programmée par le VC de Porto-vecchio ne sera notamment pas pour cette année. Mais au-delà, c’est l’activité du comité régional FFC qui est impactée. À l’heure où nous écrivions ces lignes, malgré une reprise des compétitions qui se profilait pour cette fin du mois de mai, le Covid-19 avait déjà bien affecté la vie cycliste en Corse. Pour le président de Cors’endurobike, dont les licenciés s’orientent progressivement vers le cyclisme sur route, il est plutôt difficile de se projeter. « Je siège au sein d’une commission préfectorale où l’on ne dispose pas d’une vraie visibilité sur les semaines et les mois à venir », confie Michel Zonenberg qui est aussi l’un des piliers du comité FFC depuis quelques années. « J’ai été forcé, très récemment, d’annuler une rando où l’on n’aurait été qu’une quinzaine à rouler », pousuit-il. Quant à la reprise, le président du club espère encore organiser le Championnat régional, à Eccica-suarella, puis une toute nouvelle cyclo dans la région ajaccienne en septembre, mais Michel Zonenberg s’interroge sur l’approche de l’été: « Il y a d’autres paramètres qui entrent en ligne de compte. Par exemple, on a demandé à un club de reporter sa course parce qu’elle était programmée l’un des deux dimanches des élections territoriales. Voilà qui complexifie encore plus la donne, et chacun sait aussi qu’il est compliqué d’organiser des courses en Corse en pleine saison, avec la fréquentation touristique. Je m’interroge aussi sur la motivation des dirigeants à ce moment-là. Quand le déconfinement sera vraiment effectif pour le vélo, certains auront peut-être envie de faire autre chose que d’entrer dans les tracas d’une organisation. » Après une saison 2020 presque réduite à néant, le comité corse avait entamé 2021 avec quelques voyants au rouge. 20% de licenciés en moins, 5 clubs qui n’avaient pas non plus renouvelé leur affiliation.
« Je comprends les dirigeants, confie le
président Stéphane Ruspini. Ils m’ont dit qu’il devenait difficile de convaincre des partenaires avec un programme d’activités plus qu’hypothétique ».
Le patron du comité se refuse toutefois à verser dans le pessimisme: « Vous savez, la santé publique compte avant tout. La pratique sportive reste secondaire malgré la passion qui nous anime.
Le fait d’être un petit comité nous pénalise parce que cette crise freine le développement pour lequel nous travaillons, mais en même temps, le fait que nous ne comptions aucun salarié est quelque part un avantage. » En attendant des signes plus favorables, le président ne ménage pas ses efforts en coulisses, multiplie les visioconférences avec la Fédération et promet des jours meilleurs : « Nous espérons bien sûr éviter la saison blanche, mais je vous assure en tout cas que le comité est au travail pour qu’il y ait en Corse, dans toutes les disciplines cyclistes, un après-covid. »